Chronologie de mai 1940
1 Mai 1940
Chine
L'armée japonaise venant Xinjiang s'avance vers le fleuve Yang-tseu-kiang.
Turquie
Livraison à l'armée turque de 190 canons de 25 mm par les Français qui manquent pourtant d'armes antichars.
France
Les services de renseignement de l'Armée française signale que les Allemands renforcent leur dispositif le long de la ligne Siegfried, face aux frontières luxembourgeoise et belge, ainsi qu'au nord de la Moselle.
Italie
Comme réponse à la demande de paix de Roosevelt, Mussolini déclare que l'Allemagne ne peut pas perdre la guerre en Europe.
Norvège
L'évacuation d'Andalsnes est terminée. Plus 4400 hommes sont évacués, mais beaucoup d'équipement a été perdu. Les Norvégiens capitulent à Lillehammer.
Suisse
Paris est averti par l'attaché militaire français à Berne qu'une grande offensive sera déclenchée par les Allemands le 8 et 10 mai principalement sur Sedan.
Yougoslavie
A Belgrade, au cours d'une soirée trop arrosée, l'attaché militaire allemand en poste annonce l'imminence d'une offensive contre la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Grand-Duché de Luxembourg.
2 Mai 1940
Norvège
Les Allemands atteignent Andalsnes. Les Alliés commencent à quitter Namsos. Avant l'aube, 5400 soldats britanniques et français ont été évacués. De petites forces britanniques et françaises ont débarqué à Mosjoen pour essayer d'aider à bloquer la route du nord afin d'isoler Narvik.
3 Mai 1940
Norvège
Presque toutes les troupes alliées sont évacuées du pays.
4 Mai 1940
Belgique
Le Pape avertit le roi Léopold III qu'une attaque allemande est imminente.
Norvège
Les forces britanniques débarquent à Mo, au sud de Narvik.
Pologne
A Auschwitz, petite ville de 12000 habitants à 60km au sud-ouest de Cracovie, dans une ancienne caserne désafectée de l'armée polonaise, début des travaux de transformation, ordonés le 27 avril par Heinrich Himmler, d'un futur camp de concentration.
Ce camp, baptisé Auschwitz-I, sera destiné aux prisonniers de guerre polonais, aux Allemands dits "associaux" et de professions "à risque": communistes, socialistes, prostituées, prêtres, médecins, homosexuels, retardés mentaux, étudiants, professeurs.
5 Mai 1940
Grande-Bretagne
Un gouvernement norvégien en exil s'organise avec l'aide des Britanniques.
Norvège
Les forces allemandes provenant de Trondheim progressent vers le nord. Beaucoup de soldats alliés arrivent dans le nord, à Tromso et à Harstad. Ces contingents proviennent de la Légion étrangère française et des forces polonaises exilées.
6 Mai 1940
Grande-Bretagne
La réserve d'or norvégien de 33 000 000 de livres arrive à Londres.
Norvège
Les forces norvégiennes lancent des attaques autour de Roeros-Stoeren.
Vatican
Le Pape déclare à la Princesse Marie-José, la femme du Prince de la Couronne d'Italie, que l'Allemagne est sur le point d'attaquer les pays faibles. Le Prince informe son frère, le roi Léopold III de Belgique.
7 Mai 1940
Grande-Bretagne
Il y a un débat important à la Chambre des Communes sur la conduite de la guerre et particulièrement de la campagne norvégienne. Les votes pour le gouvernement Chamberlain obtiennent une majorité de 281 contre 200, mais une fois comparée au premier soutien ce n'est pas suffisant pour permettre au gouvernement de continuer à prétendre être représentatif. Neville Chamberlain démissionne. Toutefois, dans un sens large, la responsabilité est à Chamberlain pour avoir échoué dans l'établissement d'une structure de décision réalisation cohérente pour voir que des plans ont été correctement coordonnés et que les subalternes ont travaillé raisonnablement et efficacement.
8 Mai 1940
Chine
Les forces japonaises prennent Tsaoyang, dans la province de Hupeh.
Allemagne
Jacques Davignon, l'ambassadeur de Belgique à Berlin, signale au gouvernement de son pays que les Allemands rédigent un ultimatum à son encontre.
En même temps, l'attaché militaire de l'ambassade belge câble à ses supérieurs pour signaler que l'OKW, le commandement suprême de l'Armée allemande, a diffusé à ses troupes l'ordre d'application du plan Jaune, c'est-à-dire l'offensive à l'Ouest contre la France, la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et les Pays-Bas.
URSS
Timoshenko remplace Voroshilov comme Commissaire à la défense. Des programmes d'entraînements sont bientôt introduits pour corriger certains défauts qui sont apparus pendant la guerre d'hiver.
9 Mai 1940
Allemagne
Allemagne. Le matin, le général Wilhelm Keitel, chef du commandement suprême de l'Armée allemande (OKH), transmet les ultimes instructions du Führer pour le plan Jaune (Fall Gelb), l'offensive à l'Ouest prévue pour la matinée du lendemain.
Cet ordre d'attaque, diffusé aux plus hauts échelons de l'armée allemande, indique notamment: "Jour-J 10-V, heure H 5h35. Les noms de code Dantzig ou Augsbourg seront communiqués aux différentes formations de la Wehrmacht le 9-V à 21h30."
Belgique
L'armée belge est placée en alerte à cause des récentes tensions et signe de mouvements de troupes allemandes. Les gouvernements français et britannique en sont informés.
France
Le premier ministre, Paul Reynaud, menace de démissionner afin d'obtenir le renvoi de Maurice Gamelin, le commandant des forces suprêmes, qui est soutenu par Daladier.
10 Mai 1940
Belgique France Luxembourg Pays-Bas
Les Allemands lancent l'opération " Gelb ", l'offensive à l'ouest. Le Groupe d'armées C de Leeb prend les frontières allemandes opposées à la ligne Maginot. Le Groupe d'armées A de Rundstedt lance une attaque principale à travers les Ardennes et le Groupe d'armées B de von Bock progresse à travers la Belgique et les Pays-Bas pour attirer les principales forces britanniques et françaises dans le nord.
Durant le jour, le Groupe d'armées A frappe, avec trois corps blindés à sa tête, se dirigeant vers Sedan (France), Monthermé (France) et Dinant (Belgique). L'avance est rapide et la moindre opposition, surtout de la cavalerie française, est rejetée.
Dans le nord, le Groupe d'armées B effectue un parachutage profond à l'intérieur des Pays-Bas qui fait beaucoup pour paralyser la résistance hollandaise, alors que les unités allemandes franchissent la Meuse près d'Arnhem et que le fort belge d'Eben Emael est mis hors d'état par les forces aéroportées allemandes qui posent ses planeurs littéralement sur celui-ci. Le fort est destiné à couvrir les passages à proximité du canal Albert, mais tout ceci n'est pas achevé.
La Luftwaffe offre un soutien puissant. À la fin de la journée, les progrès allemands sont presque comme dans les prévisions.
Le plan allié D prévoit le 1er Groupe d'armées françaises du général Billotte se composant des Forces expéditionnaires britanniques du général Lord Gort et de la 7e arme française du général Giraud pour progresser sur la ligne de la Dyle et de la Meuse au-dessus de Namur (Belgique) où ils sont rejoint par les forces belges et par les Néerlandais sur la gauche pour établir un lien.
Le général Gamelin est le commandant suprême des forces alliées et le général George le commandant des armées françaises du front nord-est.
Les Alliées réagissent rapidement aux attaques allemandes dès qu'ils entendront parler d'elles par les Belges.
Dans la soirée, une grande partie de la ligne de la Dyle a été occupée, mais les troupes constatent qu'il n'y a aucune fortification comparée avec les positions qu'ils ont préparées le long de la frontière franco-belge durant la période de la Fausse Guerre. Une partie des réservistes sont donc engagé pour renforcer la ligne
Certaines unités en avant de la 7e armée française établissent le contact avec les forces allemandes dans le sud des Pays-Bas et sont rapidement accueillis
Grande-Bretagne
Churchill rend visite au roi et devient officiellement premier ministre.
Islande
Des troupes britanniques débarquent sur l'île. Ce sont des éléments avancés d'une force qui doivent installer une base de destroyers et d'avions de surveillance afin d'aider la bataille des convois dans l'Atlantique. Ils éviteront également que les Allemands présents sur l'île apportent leur aide à la campagne des U-Boot.
Norvège
Des forces britanniques venant de Harstad et allant vers Mo-i-Rana sont envoyées dans le sud pour rejoindre de petites unités afin de retarder l'avance des troupes allemandes qui veulent soulager les forces à Narvik. Certaines de ces unités engagent maintenant le combat à Mosjoen.
11 Mai 1940
Antilles néerlandaises
Des troupes britanniques et françaises débarquent sur l'île néerlandaise d'Aruba et de Curaçao afin de protéger les installations pétrolières et aussi l'accès aux champs vénézuéliens.
États-Unis
Le président Franklin D. Roosevelt exprime au Roi des Belges, Léoplold III, toute l'émotion et l'indignation des Etats-Unis devant l'invasion de son pays par les Allemands.
Belgique
Les Allemands approchent les positions britanniques et françaises qui sont maintenant fortement tenues. Eben Emael tombe aux mains des Allemands après avoir résisté en vain. Les forces de Rundstedt avancent tout près à la Meuse.
Pays-Bas
L'avance dans le pays est très rapide et en plus l'armée néerlandaise est mise hors d'état.
12 Mai 1940
France
Grâce à leur principale poussée blindée, les Allemands entrent dans Sedan sans aucun combat. Les forces françaises dans la région se retirent sur la rive gauche de la Meuse où ils ont déployé un soutien important d'artillerie pour barrer le passage aux Allemands.
Pays-Bas
La 7e armée française avançant dans le pays engage le combat avec les forces avancées allemandes près de Tilburg et est rejetée.
13 Mai 1940
France Belgique
Les divisions panzer allemand traversent la Meuse à deux endroits, à Sedan et Dinant. Les troupes françaises s'opposant à elles n'ont pas préparé leurs positions correctement et sont rapidement démoralisées et terrorisées par des attaques lourdes de bombardiers en piqué. À Sedan, Guderian est en avance encourageant ses troupes et à Dinant, le jeune commandant de la 7e division panzer, le général Rommel, est aussi le meilleur. Dans le nord, plus loin, les Allemands prennent Liège.
La 1ère Armée française du général Georges Blanchard et les divisions britanniques de Lord Gort s'installent sur la position KW-Namur et sur la Dyle. Les Britanniques entre Louvain et Wavre, les Français entre Wavre et Namur.
C'est dans ce secteur que débutera le lendemain matin la bataille de Gembloux, entre le 4ème Corps d'armée français du général Pierre Boris, d'une part, et le 16ème Korps motorisé du général Erich Hoepner (3ème et 4ème Divisions panzers), d'autre part.
La 1ère Armée française alligne, du nord au sud, le Corps de cavalerie Prioux et trois corps d'armées. Au total huit divisions.
- Corps de cavalerie Prioux (René Prioux), de Tirlemont à Huy. 2ème Division légère mécanisée (Bougrain), 3ème Division légère mécanisée (Langlois).
- 3ème Corps français (Fornel de La Laurencie), de Wavre à Chastre: 1ère Division d'infanterie marocaine (de Camas), 2ème Division d'infanterie nord-africaine (Dami).
- 4ème Corps français (Pierre Boris), de Chastre à Beuzet: 15ème Division d'infanterie marocaine (Juin), 1ère Division Marocaine (Mellier).
- 5ème Corps motorisé français (Darius Bloch), de Beuzet à Namur: 12ème Division d'infanterie marocaine (Janssen), 5ème Division d'infanterie nord-africaine (Vieillard).
Au 4ème Corps français incombe la mission principale: barrer à la 6ème Armée allemande l'accès à la vallée de la Sambre.
C'est la 1ère Division Marocaine, dans la région Gembloux-Ernage, en particulier le 7ème Régiment de Tirailleurs Marocains (RTM), qui va subir de plein fouet l'assaut des panzers de Hoepner.
Ce sera la première bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale, et l'un des rares succès français de cette campagne de mai 1940.
Malheureusement, ce succès défensif est inutile, les Allemands débordant déjà le front de la 1ère Armée française sur ses flancs nord et sud.
La Luftwaffe opère des bombardements systématiques sur les arrières des positions alliées. Sont particulièrement visées les centres de commandement et les positions d'artillerie.
Pays-Bas
Les restes de l'armée néerlandaise sont en complète débandade, et son commandement donne l'ordre de repli sur une ligne de défense appelée "Forteresse hollandaise", une petite bande de terrain comprise entre Amsterdam, Rottardam et Uttrech.
Dans la soirée, un communiqué du GQG français reconnaît honnêtement la situation catastrophique des Alliés:
"De Namur à Mézières, l'ennemi a réussi à établir deux petites têtes de pont sur la rive gauche de la Meuse, l'une à Houx, au nord de Dinant [7ème Division panzer, Erwin Rommel], l'autre à Monthermé [41ème Korps motorisé, Georg-Hans Reinhardt]
"Une troisième, bien plus importante, est en train de se réaliser dans le bois de la Marfée, près de Sedan [Heinz Guderian]."
14 Mai 1940
Belgique
16h. Les blindés français, prêts à contre-attaquer les Allemands qui ont percé la veille sur la Meuse, entre Dinant et Sedan, reçoivent le contre-ordre de se disperser sur un front de 20km.
La 9ème Armée française du général André Corap se replie en désordre sur Rocroi.
Dans le secteur de la 6ème Armée allemande, le général Walter von Reichenau reçoit l'ordre d'attaquer les positions ennemies entre Louvain et Namur. L'offensive est prévue pour le lendemain à l'aube.
Le secteur Gembloux-Ernage est défendu par le 4ème Corps français, avec la 1ère Division marocaine et la 15ème Division d'infanterie motorisée.
La trouée de Gembloux ("The Gembloux Gap"), qui donne accès à la vallée de la Sambre, est verrouillée par un millier d'hommes du 1er Bataillon / 7ème Régiment de Tirailleurs Marocains (RTM) et du 3ème Bataillon / 2ème RTM.
A l'aube, le 16ème Korps motorisé de Hoepner, composé des 3ème et 4ème Divisions panzers, déclenche son offensive prévue contre les deux bataillons marocains.
Les deux divisions blindées allemandes totalisent 20000 hommes et 750 chars.
Martelés par les Ju-87, contre des forces blindées très supérieures en nombre, les Marocains vont pourtant résister pendant deux jours aux coups de massues des Allemands.
Les pertes sont terribles des deux côtés.
Dans la soirée du 15 mai, contre-attaqués par des blindés de la 15ème Division d'infanterie motorisée, venue en renfort, les Allemands devront arrêter les frais et se retirer.
La Wehrmacht subira là son premier échec de la guerre.
Mais malheureusement, le sacrifices des Tirailleurs Marocains se révèlera vain. En effet, débordée par ses flancs nord et sud, la 1ère Armée française reçoit l'ordre d'abandonner ses positions vers une nouvelle ligne de défense moins exposée.
Sur les 1000 Tirailleurs marocains engagés, seule une centaine d'entre-eux s'en sortiront vivant.
En France, cette victoire héroïque, bien qu'inutile, tombera dans l'oubli, elle ne figure même pas dans les manuels ou livres d'histoire sur la Seconde Guerre mondiale. Les Belges, eux, n'ont pas oublié ce sacrifice des Tirailleurs marocains.
Entre Dinant et Sedan, les Allemands ont maintenant ouvert une brêche de 80km de large.
France
Pendant toute la journée, environ 200 bombardiers alliés vont s'acharner, sans résultat, sur les ponts du génie allemand que le général Heinz Guderian a fait construire sur la Meuse, de part et d'autre de Sedan, et vers lesquels afluent des dizaines de milliers de véhicules et des renforts allemands. Des 85 avions alliés abattus par la FlaK, 35 sont de la Royal Air Force.
A Sedan, la contre-attaque de la 3ème DCR échoue lamentablement. En moins d'une heure, la division cuirassée perd 80% de ses blindés du fait des bombardiers en piquée Ju-87 Stuka.
Dans l'après-midi, Guderian concentre sur la rive gauche de la Meuse la quasi-totalité de son 19ème Panzerkorps.
France Belgique
Les blindés allemands traversent la Meuse à Sedan et Dinant.
Grande-Bretagne
Le recrutement commence pour les volontaires locaux de la défense.
Norvège
Un transport transportant une grande partie de la 24e brigade britannique de gardes pour rejoindre les forces tenues au sud de Narvik est bombardé et coulé par les Allemands. Beaucoup d'équipement est perdu.
Pays-Bas
Rotterdam est victime d'une tragique méprise. Les Allemands remettent un ultimatum au gouvernement néerlandais, lui enjoignant de capituler sous peine de voir anéantir la ville par la Luftwaffe.
Les Hollandais acceptent les conditions de leur capitulation, mais ils ne peuvent empêcher la Luftwaffe de décoller à l'heure dite.
L'ordre d'annulation du raid parvient bien à la plupart des escadrilles de bombardement, mais certaines d'entre-elles ne le reçoivent pas et poursuivent leur mission, malgré les efforts des Allemands pour leur faire rebrousser chemin.
Rotterdam est bombardée à 13h30. C'est le centre et les quartiers orientaux qui sont le plus touchés. Le nombre des victimes civiles reste à ce jour indéterminé, approchant sans doute le millier de morts. Plus de 3000 blessés et 75000 sans-abris.
Le commandement suprême des forces néerlandaises acceptent les conditions allemandes et signera l'acte de capitulation sans condition des Pays-Bas le lendemain matin.
La reine Willhelmine et son gouvernement se réfugient à Londres.
15 Mai 1940
États-Unis
Le président Franklin Roosevelt invite pour la seconde fois Benito Mussolini à ne pas entrer en guerre contre la France et la Grande-Bretagne.
Allemagne
Incursions aériennes de la Royal Air Force sur les régions industrielles de la Ruhr.
Belgique
Le général Billotte, commandant le 1er Groupe d'armées françaises, décide d'abandonner la ligne de la Dyle par rapport aux attaques de Reichenau. Son supérieur, le général Georges, est d'accord avec la décision et commence maintenant à perdre son sang-froid. À ce stade, Gamelin, le commandant suprême, reste inconscient et confiant. Les forces blindées allemandes poussent en avant, encouragées à tout moment par leurs commandants en ayant un contrôle parfait de la situation. Leur élan est maintenu par cette conduite.
Les Allemands détruisent le 1er Bataillon du 7ème RTM et s'emparent d'Ernage, entre Gembloux et Perbais.
Mais les 13ème et 35ème Bataillons de Chars de Combat du GBC 515, 45 Hotchkiss H35 et 45 Renault R35, arrivés en renforts, lancent une contre-attaque et chassent les Allemands de la localité.
Plus au nord, dans le secteur du BEF de Lord Gort, Louvain tombe aux mains de la 6ème Armée allemande.
France
L'atmosphère optimiste au quartier général français est en partie dissipée par les nouvelles que les blindés de Guderian ont atteint Montcornet à moins de 24 km de Laon. Le général Maurice Gamelin en rend compte immédiatement à Edouard Daladier, ministre de la Défense nationale, qui ordonne de contre-attaquer aussitôt.
Gamelin répond qu'il n'a plus aucune réserve. L'Armée française a en fait atteint son point de rupture. Guderian reçoit l'ordre de stopper ici, mais après de vigoureuses réclamations il est autorisé à continuer un jour de plus.
Paris. A 7h30, le Président du Conseil Reynaud téléphone au Premier ministre britannique Winston Churchill pour lui dire:
"We have been defeated! We have lost the battle!" (Nous sommes vaincus! Nous avons perdu la bataille!)
Grande-Bretagne
C'est un jour essentiel et symbolique pour plusieurs raisons. Lors des réunions cruciales des chefs du comité de l'état-major et du cabinet de guerre, le maréchal Dowding débat fortement contre l'envoi de plus d'équipages de la RAF en France. Malgré une forte opposition, Dowding réussi. La décision est prise également d'envoyer le premier raid stratégique de bombardement contre la Ruhr (Allemagne). Churchill envoie le premier d'une longue série de télégrammes à Roosevelt. Il demande à maintes reprises l'aide américaine, pour travailler à développer de bonnes relations avec Roosevelt et surtout de pousser les Américains à participer activement à l'effort de guerre. Lors d'un premier message, il remet une liste d'achats où se trouve de vieux destroyers et des avions, ainsi que d'autres armes.
Pays-Bas
L'armée hollandaise capitule à 11 heures ce qui place la 7ème Armée française dans une situation périlleuse, dans la région Breda-Anvers. .
16 Mai 1940
États-Unis
Roosevelt demande au Congrès d'autoriser la production de 50 000 avions militaires par an ainsi qu'un crédit extraordinaire de 900 millions de dollars pour cette opération.
Belgique
Les forces britanniques et françaises qui se sont avancées dans le pays depuis seulement quelques jours commencent à battre en retraite sur la ligne de l'Escaut.
France
Des unités du 17e corps de panzer de Hotht, avec la 7e division panzer de Rommel bien à l'avant, on atteint juste à l'est de Cambrai. Encore, un ordre de stopper est donné aux chars allemands parce que certains des esprits les plus conservateurs au quartier général de l'armée n'acceptent pas que les panzers puissent avancer jusqu'ici sans exposer leurs flancs. En fait, la vitesse de progression s'est protégée elle-même et a semé la confusion parmi les Français.
Rommel a capturé depuis le 12 mai 10000 prisonniers et 100 blindés français.
À Paris, une des meilleures indications du succès allemand est la conversation entre Churchill et Gamelin dans laquelle Churchill demande où est la réserve stratégique et déclare qu'il n'y en a pas ou du moins pas à gauche. En dehors de la salle où cette réunion a lieu, des employés du gouvernement français commencent à brûler les dossiers secrets.
Grande-Bretagne
Winston Churchill écrit à Benito Mussolini pour l'inciter à ne pas entrer en guerre contre l'Angleterre. De toute manière, le danger croissant de voir l'Italie intervenir dans le conflit détermine le gouvernement britannique à faire abandonner à ses navires la route de la Méditerrannée au profil de l'itinéraire plus sûr du cap de Bonne-Espérance.
Londres. En fin d'après-midi, Winston Churchill et sir John Dill, chef d'Etat-major impérial adjoint, prennent l'avion pour Paris.
17 Mai 1940
Afrique du Sud
Les troupes de la 6e armée allemande de Reichenau entrent dans Bruxelles. Anvers et les îles à l'embouchure de l'Escaut sont également abandonnés, mais n'ont pas encore été pris par les Allemands. Les forces britanniques et françaises se sont maintenant repliées sur la Dendre.
Le gouvernement est évacué à Ostende.
Belgique
Des éléments de la 6ème Armée allemande du général Walter von Reichenau entrent dans Bruxelles sans combattre, la capitale belge ayant été déclarée "ville ouverte".
France
Le général Gort s'inquiète de la menace grandissante de son flanc droit et des secteurs arrières, et forme donc une force improvisée afin de défendre cette zone. Le général Mason-Macfarlane est placé au commandement.
Après avoir pivoté sur son axe d'un quart de tour vers la droite, le 19ème Korps motorisé du général Heinz Guderian progresse maintenant à toute vitesse vers le nord-ouest, le Pas-de-Calais et les côtes de la Manche.
A Midi, ses avant-gardes blindées atteignent l'Oise, au sud de Guise, près de Saint-Quentin.
La nouvelle 4ème Division cuirassée de Réserve (DCR) est constituée par le colonel Charles de Gaulle, à partir d'unités des autres théatres d'opération aménées en renfort, à Bruyères, dans la région de Laon.
Dans la nuit du 16 au 17 mai, à 4h15 du matin, bien qu'elle ne possède encore qu'une partie de ses unités et qu'elle soit toujours en cours de formation, la 4ème DCR de de Gaulle lance une contre-attaque vers Montcornet, sur les arrières de la 10ème Division panzer, dans la région de Laon.
Après avoir marqué quelques petits succès initiaux contre des positions d'artillerie antichars, les blindés de de Gaulle prennent Montcornet, mais l'infanterie d'accompagnement, chargée de l'occupation de la localité, n'a pas suivi.
Malmenée par l'intervention des bombardiers en piquée Ju-87, stoppée par le raidissement de la résistance allemande, la 4ème DCR doit finalement regagner ses positions de départ.
A Paris, c'est un soupir de soulagement de la part des politiques: la ruée des blindés de Guderian contre la capitale française est écartée.
Le président du Conseil, Paul Reynaud, rappelle le maréchal Philippe Pétain de son ambassade à Madrid, et le général Maxime Weygand de son commandement du Levant, en Syrie.
Norvège
Le croiseur britannique Effingham disparaît échoué et est perdu bien qu'il transportait des hommes et des réserves pour rejoindre les forces au sud de Narvik.
18 Mai 1940
Belgique
La 6e armée allemande de Reichenau prend Anvers dans le nord.
La 18ème Armée allemande du général Georg von Küchler fait son entrée dans Anvers.
France
Le 19ème Korps motorisé du général Heinz Guderian occupe Saint-Quentin et Peronne.
Dans le secteur de la 1ère Armée française, la 7ème Division panzer d'Erwin Rommel atteint Cambrai.
Les restes de la 9ème Armée du général André Corap entrent dans la petite ville du Cateau, dans la région de Cambrai.
Corap et son état-major, isolés de leur troupes, sont faits prisonniers par les Allemands. Il est remplacé par le général Henri Giraud.
Sur l'Oise, le commandement de sa 7ème Armée française est confié au général Aubert Frère.
Cambrai tombe aux mains du 15ème Korps motorisé du général Hermann Hoth.
Reynaud nomme un nouveau Cabinet afin d'essayer de renforcer la conduite française de la guerre. Il prend lui-même le ministère de la Défense, le maréchal Pétain devient vice-président du Conseil et Mandel devient ministre de l'Intérieur. Le Général Weygand, plus vieux que Gamelin, mais bien plus vigoureux encore, a été rappelé du Moyen-Orient pour prendre le commandement suprême. Bien que ces changements renforcent probablement l'équipe de Reynaud, particulièrement son propre cabinet, ils s'avéreront peu judicieux. Certains des nouveaux personnages, Pétain en particulier, deviendront profondément pessimistes au sujet des résultats de la guerre et réduiront à temps Reynaud quand lui-même aurait préféré continuer à combattre.
Grande-Bretagne
Tyler Kent, un employé de l'ambassade américaine à Londres et Anna Wolkoff, une émigrée soviétique, sont arrêtés pour espionnage. Kent a eu accès aux correspondances entre Churchill et Roosevelt, et Wolkoff l'a aidé à faire passer les informations en Allemagne par des diplomates italiens. L'immunité diplomatique de Kent est supprimée par l'ambassadeur des États-Unis. Wolkoff a eu des relations avec une organisation profasciste, le Right Club.
Italie
Exalté par les succès foudrayants des Allemands, Benito Mussolini répond par la négative aux messages que le président Franklin Roosevelt et le Premier ministre Winston Churchill lui ont envoyés les jours précédents.
Pays-Bas
Seyss-Inquart est nommé commissaire du Reich du pays.
19 Mai 1940
Belgique
Les principales forces britanniques sont maintenant le long de l'Escaut.
France
La plupart des forces blindées allemandes s'arrêtent entre Péronne et Saint-Quentin afin de se regrouper, mais certaines troupes de Guderian progressent toujours. La 7e division panzer de Rommel progresse aussi en direction d'Arras. La 4e division blindée de De Gaulle attaque encore dans le nord autour de Laon. Il progresse très bien contre la résistance qui se renforce progressivement, mais on lui commande de se retirer. La possibilité qu'il soit nécessaire d'évacuer le BEF est soulevée pour la première fois lors d'une conversation téléphonique entre Londres et les commandants sur le front. Le gouvernement est encore optimiste à ce stade.
Vingt-quatre heures après André Corap, c'est au tour du général Henri Giraud, qui vient juste de lui succéder à la tête de la 9ème Armée française, et de tout son état-major, d'être fait prisonniers par les Allemands.
Les débris de la 9ème Armée française sont intégrés dans la 7ème Armée française du général Aubert Frère.
20 Mai 1940
France
Les blindés allemands accomplissent encore des progrès considérables. Les gains les plus spectaculaires sont faits par le 19e corps allemand de Guderian. Amiens est pris en matinée et en soirée Abbeville est pris. Des unités avancées atteignent même la côte à Noyelles. Les Allemands ont créé un corridor d'au moins 32 km de large des Ardennes à la Manche. Il est évident pour les Français et les Britanniques qu'il faut couper à travers ce corridor avant que les flancs soient renforcés pour isoler les forces du nord.
Ils isolent quarante-cinq divisions alliées et plus d'un demi-million d'hommes dans une énorme poche, appellée la "Nasse belge". 287000 soldats britanniques de Lord Gort, 172000 Français de la 1ère Armée et des restes des 7ème et 9ème Armées, ainsi que ce qui reste de l'Armée belge.
Adolf Hitler exulte et déclare que l'armistice sera signé à Rethondes, en forêt de Compiègne, à l'endroit même où fut signé la capitulation allemande le 11 novembre 1918, et que la France devra restituer "tous les territoires dont elle s'est emparée dans cette région depuis quatre-cent ans".
Avant son renvoi, Gamelin avait planifié une attaque de ce type, mais elle avait été annulée à cause de son licenciement pour être relancée seulement maintenant par Weygand. Le délai imposé par ces changements d'esprit l'empêche même de maintenir de minces chances de succès.
Pologne
A Auschwitz, petite ville de 12000 habitants, 60km au sud-ouest de Cracovie, ouverture, à partir d'une ancienne caserne de l'armée polonaise, d'Auschwitz-I, un gigantesque complexe de concentration destiné aux prisonniers de guerre et membres de la Résistance polonaise, aux intellectuels et "associaux" allemands: homosexuels, retardés mentaux, communistes, socialistes, étudiants, prostitués, ...
21 Mai 1940
Allemagne
Dans une réunion l'amiral Raeder mentionne à Hitler pour la première fois qu'il peut-être nécessaire d'envahir la Grande-Bretagne. La marine allemande a effectué quelques études préliminaires avant ceci, mais elles n'ont pas été basées sur la présence des bases françaises.
La division de Rommel est brutalement attaquée autour d'Arras par les chars britanniques. L'attaque est très réussie en raison de l'invulnérabilité des chars Matilda par rapport aux armes antichars allemandes. Après la panique du côté allemand, l'attaque est stoppée, principalement à cause du feu des canons de 88 mm. Les forces britanniques sont trop petites pour répéter l'attaque ou pour ébranler librement ce revers. Weygand visite les commandants des armées du nord pour essayer de coordonner les attaques du nord et du sud du corridor allemand vers la côte. Par une série d'accidents, il manque Gort et Billotte. Ce dernier a reçu une explication complète de ses plans, mais il est tué dans un accident de voiture avant qu'il ne puisse les transmettre. L'attaque n'aura jamais lieu. Le petit effort britannique a déjà été fait. Les Belges essaieront de libérer encore plus d'unités britanniques pour un effort postérieur, mais ceci ne sera pas possible. Les Français eux-mêmes, au nord et au sud, sont déjà trop faibles.
Belgique
La 9ème Armée française est maintenant virtuellement détruite.
Au nord de la poche alliée, sur le canal Gand-Terneuzen et l'Escaut, entre Audenarde et Terneuzen, ce qui reste de l'Armée belge organise une ligne de défense.
France
A partir d'Arras, sur la Scarpe, des unités de la British Expeditionary Force (BEF), regroupés au sein de la "Frankforce", lancent vainement une attaque vers Bapaume, dans l'espoir de briser leur encerclement dans les Flandres.
Après un bon départ, ils sont stoppés et refoulés, puis forcés de regagner leurs positions de départ.
Dans la région au sud-est de Lille, la 1ère Armée française du général George Blanchard tente également une manoeuvre de dégagement en direction de Cambrai, sans plus de succès que les Britanniques.
Dans la région d'Abbeville, les sept divisions panzers du général Ewald von Kleist élargissent le couloir allemand créé la veille.
Norvège
Les forces françaises, polonaises et norvégiennes se déplaçant dans Narvik progressent vers une autre étape et augmentent leur position du côté nord de Rombaksfiord.
22 Mai 1940
France
Front occidental. France. Les blindés du 19ème Korps motorisé du général Heinz Guderian, après avoir atteint les côtes de la Manche à Noyelles-sur-Mer le 20 mai, se dirigent maintenant vers le nord. La 2ème Division panzer progresse sur Boulogne, la 1ère Division panzer sur Calais.
Le British Expeditionnary Force (BEF), craignant d'être isolé, décide d'abandonner Arras et de se regrouper ses unités au nord de la ville.
Le commandant de la 1ère Armée française, George Blanchard, qui ignore la décision de Lord Gort, lance une contre-attaque vers Cambrai.
Paris. Au chateau de Vincennes, le nouveau commandant en chef des forces armées françaises, le général Maxime Weygand, expose au président du Conseil Paul Reynaud et au Premier ministre britannique Winston Churchill un plan destiné uniquement à éviter l'anéantissement des forces franco-britanniques prises au piège en Flandre. Les Britanniques du BEF et les restes de la 1ère Armée française doivent se replier des positions de l'Escaut sur la côte, à la frontière franco-belge.
D'après ce plan, les restes de l'Armée belge se replieraient sur l'Yser, tandis que les Franco-Britanniques attaqueraient en force en direction du sud-ouest, pour percer le couloir allemand et briser leur isolement.
Simultanément, les troupes la 10ème Armée française du général Robert Altmayer, au sud du couloir, franchirait la Somme, puis, par une attaque vers le nord, feraient leur jonction avec les forces alliées encerclées dans les Flandres.
Weygand pense que cette triple manoeuvre devrait permettre de briser le couloir formé par les divisions blindées allemandes et sauver ce qui peut l'être.
De son côté, la Royal Air Force fournirait tout l'appui aérien nécessaire.
Grande-Bretagne
Le Parlement britannique vote l'Emergency Powers Act, qui donne de fait les pleins pouvoir à Winston Churchill et à l'Executif.
A Paris et à Londres, le plan Weygand obtient l'agrément des hommes politiques français et britannique.
Malheureusement, malgré l'arrêt imprévu de la progression allemande entre le 23 et le 25 mai, aucune des manoeuvres prévues ne pourra se réaliser.
En tout premier lieu, les Belges ne sont absolument pas disposés à se replier plus à l'ouest de la Lys.
En second lieu, bien loin de pouvoir attaquer à partir d'Arras en direction du sud, les divisions britanniques de Gort éviteront de justesse l'encerclement en évacuant la ville dans la nuit du 23 au 24 mai.
L'attaque franco-britannique à partir du nord sera donc reporté au 26 mai.
Mais, dans la nuit du 25 au 26 mai, Gort devra détourner sur Ypres plusieurs de ses divisions destinées à l'offensive afin de colmater une brêche dans le dispositif allié, à l'endroit précis où les lignes de défense britanniques et belges auraient dû se souder.
Enfin, et c'est le plus grave, sur le terrain il n'y a plus aucune coordination entre troupes françaises, belges et britanniques.
23 Mai 1940
États-Unis
Le président Roosevelt gagne les préliminaires démocratiques dans le Vermont et est maintenant certain de recevoir la nomination de son parti pour les élections de novembre.
Allemagne
Adolf Hitler et le maréchal Gerd von Rundstedt, commandant du Heeresgruppe (Groupe d'armées) A, sans doute par crainte de voir se développer des attaques sur leurs arrières et leurs lignes de communication étirées au maximum, et contre l'avis des généraux Erich von Manstein et Heinz Guderian, ordonnent aux divisions panzers d'Ewald von Kleist de ralentir leur progression.
En une semaine, certaines de ces unités panzers ont parcouru plus de 400km, sans se préoccuper de ce qu'elles laissaient à droite ou à gauche, ou de l'accompagnement de l'infanterie, qui éprouve de la peine à suivre le rythme.
C'est cette hésitation qui va permettre le réembarquement du corps expéditionnaire britannique et le sauver de l'anéantissement total. Une hésitation qui privera Hitler d'une victoire totale en Europe.
Belgique
La 6ème Armée allemande du général Walter von Reichenau perce le front belge, franchit l'Escaut et s'empare de Courtrai.
Au nord, la 18ème Armée allemande du général Georg von Küchler perce le front belge sur le canal Gand-Terneuzen, qu'elle franchit en force.
France
Le général Rundstedt, commandant le Groupe d'armées A, ordonne à ses blindés de stopper leur progression. Malgré ces ordres les forces de la 2e division panzer attaquent Boulogne alors que les Britanniques évacuent Arras. En raison de ce retrait, la planification de la contre-offensive alliée est reportée. Il devient clair pour les généraux britanniques en France qu'une évacuation par mer va probablement être nécessaire.
L'offensive de la 10ème Armée française du général Robert Altmayer sur la Somme, entre Peronne et Amiens, désormais sans espoir, est arrêtée.
Grande-Bretagne
Le leader de l'Union britannique des fascistes, Sir Oswald Mosley, est arrêté. Un membre du Parlement est aussi détenu, le capitaine Ramsay parce qu'il a été lié avec le Club de Droite.
24 Mai 1940
Belgique
Il y a aussi des attaques allemandes sur la ligne de la Lys et autour de Tournai. Les plans pour la contre-offensive alliée dépendent de la capacité des Belges à prendre une importante section du front, mais avec cette pression ils ne pourront pas le faire.
France
Les attaques allemandes sur Boulogne continuent. Plus loin le long de la côte ils attaquent aussi Calais. La Royal Navy est en activité afin de soutenir les forces britanniques présentes dans les deux villes. Durant la journée et plus tard dans la nuit, des destroyers sont employés pour évacuer 5000 hommes de Boulogne et au cours des trois jours suivants 2 croiseurs légers et 7 destroyers sont en soutien près de Calais.
L'arrêt partiel des principales forces blindées allemandes faites par Rundstedt est confirmé par Hitler. Ils ont atteint la ligne Gravelines - Saint-Omer - Béthune. Bien que les terres au nord d'ici ne conviennent pas pour une action armée, les défenses alliées sont faibles. La pause, qui sera la dernière jusqu'au matin du 27 mai, donne le temps aux Britanniques et aux Français de renforcer cette position et est généralement vue comme étant le déplacement qui rend l'évacuation du BEF possible.
À Paris, Le Conseil Suprême de guerre décide de mettre fin à sa participation en Norvège. Ils acceptent de prendre Narvik et de détruire les installations du port avant d'évacuer. Ironiquement, l'aérodrome de Bardufoss vient seulement de recevoir son premier complément d'avions britanniques et déjà la campagne est apparemment peu concluante, montrant ce qui pourrait être fait. Les Norvégiens n'ont pas encore pris la décision de partir.
25 Mai 1940
Belgique
Les forces belges sont repoussées en dehors de la ville de Menin par les attaques des unités du Groupe d'armées B.
France
Les dernières poches de résistances dans Boulogne sont éliminées. À 17 h, Gort annule les préparations en cours pour rejoindre l'offensive de Weygand. Plus tard dans la journée, Weygand à son tour annule le plan, accusant Gort pour cette décision. En fait, les forces françaises sur la Somme n'ont fait aucune attaque, comme il a été prétendu, et les forces françaises avec les armées du nord ne sont pas en condition pour le faire.
26 Mai 1940
Belgique
La position de l'armée belge devient de plus en plus grave. Il est clair qu'ils ne peuvent pas rester dans le combat beaucoup plus longtemps. Leopold III informe ses alliés franco-britanniques que sa situation est devenue critique et que sa fin est proche.
De son côté, le gouvernement belge prie le roi de quitter son pays, comme l'ont déjà fait la reine des Pays-Bas et la Grande-Duchesse de Luxembourg. Léopold III refuse.
France
Les forces britanniques sont en train de se retirer de Dunkerque et dans la soirée l'ordre est donné de commencer l'opération Dynamo, l'évacuation de Dunkerque. L'amiral Ramsay, qui commande les forces navales britanniques à Dover, est nommé pour commander l'opération. L'envergure de l'opération n'est pas établie correctement aux commandants français locaux au début et ils éprouvent, avec une certaine justice, qu'ils ont été abandonnés.
Grande-Bretagne
Le général Dill devient le chef de l'état-major général britannique. Son prédécesseur le général Ironside lui succède comme commandant en chef des forces.
Le commandant de la Home Fleet, l'amiral sir Bertram Ramsey, donne son autorisation pour l'exécution de l'opération Dynamo, le réembarquement des 300000 Franco-Britanniques enfermés dans la poche des Flandres, dans le secteur Dunkerque-Malo les Bains- Zuidcoote-Bray Dunes.
Norvège
Le croiseur britannique Curlew est coulé par une attaque aérienne au large de Harstad.
27 Mai 1940
États-Unis
Le président Franklin D. Roosevelt offre sa médiation à l'Italie, à la France et à la Grande-Bretagne, et leur propose d'engager des pourparlers afin d'éviter à l'Italie d'entrer en guerre aux côtés de l'Allemagne.
Belgique
17h. Après en avoir informé les gouvernements français et britannique, le roi Léopold III envoie un parlementaire au QG allemand pour discuter les termes de sa capitulation.
22h. Les Allemands font savoir à l'envoyé du roi de Belgique que le Führer exige une reddition inconditionnelle des Belges.
France
Les blindés allemands reprennent leurs attaques, essayant de couper les forces britanniques et françaises autour de Lille. Une défense désespérée permet à la plupart de ceux-ci de s'échapper vers des positions plus proches de la côte. Il y a des problèmes plus près de la côte où la résistance belge devient de plus en plus faible.
Début de l'opération Dynamo. Au matin, sur la côte, dans les régions de Dunkerque, Zuidcoote et Malo-les-Bains, commence l'évacuation de la British Expeditionary Force de Lord Gort et de la 1ère Armée française du général Georges Blanchard, par une flotte hétéroclite d'un millier de bâtiments, civils ou militaires, de toute sorte et de toute taille.
Les bombardiers de la Luftwaffe bombarde la ville et le port de Dunkerque sans interruption durant toute la journée.
Intervention massive de la Royal Air Force en soutien du réembarquement.
Le soir, environ 7800 soldats britanniques et français auront réussi à réembarquer et à regagner l'Angleterre.
Dans le village de Lestrem, à 10km au nord de Bethune, des hommes de la 4ème Compagnie, 1er Bataillon, 3ème Régiment panzer-SS de la 3ème Division panzer-SS "Totenkopf", engagés en France depuis le 16 mai et commandés par le Hauptsturmfuhrer Fritz Knochlein, massacrent 97 prisonniers de guerre britanniques appartenant au 2ème Bataillon du Royal Norfolk Regiment.
L'Etat-major de la Wehrmacht proteste auprès d'Adolf Hitler.
Norvège
L'assaut allié sur Narvik débute. Les troupes attaquantes sont menées par le général français Bethouart. La ville est prise après un rapide combat. Quand le mauvais temps apparaît au terrain d'aviation de Bardufoss, l'attaque est brièvement retardée parce que les navires soutenant le bombardement doivent repousser seuls des Stukas.
28 Mai 1940
Belgique
Le roi Léopold accepte la reddition de l'armée belge sans consulter les autres alliés ou son gouvernement (qui est maintenant à Paris). Le gouvernement belge en exil à Limoges le désapprouve.
Le cessez-le-feu doit entrer en vigueur à 4h30 heure de Bruxelles (3h30 GMT).
Contrairement à la future capitulation française, le roi des Belges ne s'en tient qu'à la reddition militaire et refuse l'armistice.
Etant commandant suprême de l'Armée belge, il refuse de partir en exil avec son gouvernement, préférant partager le sort de ses troupes. Cela lui vaudra d'être interné par les Allemands.
Cette décision, lourde de conséquences sur la politique du pays, sera à l'origine des controverses sur la "Question Royale", qui divisera les Belges de 1945 à 1950.
Avant que la capitulation belge ne devienne effective, les forces britanniques et françaises s'empressent de se redéployer désespérément afin d'éviter les Allemands venant de Nieuport, et venant près des plages de Dunkerque.
France
Un corps de la 1re armée française tient le coup à Lille, mais il est maintenant coupé des principales forces britanniques et françaises dans la zone d'évacuation. L'évacuation continue, avec 17 800 hommes réussissant à embarquer au prix de 1 destroyer et de plusieurs autres embarcations.
La situation des Alliés est catastrophique. La ville et les quais de Dunkerque sont pilonnées jour et nuit par la Luftwaffe, malgré la présence constante de la Royal Air Force.
Les navires britanniques qui réussissent à quitter le port de Dunkerque doivent alors éviter le feu des batteries côtières allemandes installées à Calais, et le harcèlement des U-Boote qui viennent de la mer du Nord.
Il y a de violents combats autour de Cassel et Poperinghe où les hommes de Rundstedt font encore pression vers l'avant.
Italie
La reddition belge convainc Benito Mussolini qu'il est temps pour lui d'entrer en guerre aux côtés de l'Allemagne.
Norvège
Deux bataillons français du corps expéditionnaire allié prennent le port de Narvik, principal débouché du minerai de fer suédois. Les Alliés coupent ainsi "la Route du Fer".
Mais cette victoire française sur la Wehrmacht, tardive, restera sans suite, car les Français devront évacuer la ville le lendemain et réembarquer (opération Alphabet), vu la situation militaire en France qui tourne à la catastrophe.
29 Mai 1940
France
Les forces allemandes continuent de faire pression tout autour du périmètre de Dunkerque. À la fin de la journée, la plupart des troupes britanniques restantes et une large proportion de Français sont à l'intérieur des positions finales du canal. L'évacuation de Dunkerque et de ses plages se poursuit. La Luftwaffe augmente la force de ses attaques en dépit des efforts de la RAF pour apporter une protection. 47 310 hommes de plus sont évacués, mais 3 destroyers sont coulés et 7 autres endommagés. Au moins 15 autres navires sont coulés. Les Français commencent maintenant à permettre à leurs troupes d'être évacuées et d'envoyer quelques bateaux pour les soutenir. En raison des pertes de destroyers et du besoin de ceux-ci dans d'autres opérations l'amirauté décide que les types de navires les plus modernes soient retirés.
Fall Rot (Plan Rouge). Adolf Hitler informe ses subordonnés réunis à Cambrai, qu'il a décidé de "rassembler immédiatement les forces blindées et les préparer à une action décisive vers le sud, Paris et la Loire, afin de régler définitivement ses comptes avec l'Armée française".
Von Bock déplace sur la Somme ses 4ème, 6ème et 18ème Armées allemandes, pour leur faire prendre position au côté des 2ème, 9ème, 12ème et 16ème Armées de von Rundstedt, déjà positionnées sur l'Aisne et la Meuse.
Les dix divisions panzers sont réorganisées en cinq Korps motorisés. Trois Korps sont affectés au Heeresgruppe B de Fedor von Bock, les deux derniers au Heeresgruppe A de Gerd von Rundstedt.
De son côté, le général Maxime Weygand, commandant en chef des armées françaises, a l'intention de contre-attaquer précisément à partir du sud du couloir dans lequel s'étaient engouffrés les divisions panzers de Gerd von Rundstedt, région où se trouve concentré le gros des forces françaises.
Italie
A Rome, dans la matinée, le Commandement suprême italien est constitué. Benito Mussolini en prend la tête.
30 Mai 1940
France
Il y a des ralentissements dans la bataille autour de Dunkerque à cause de la confusion et du désaccord dans le commandement allemand. Les forces de panzer commencent à se retirer de la ligne de front pour prendre des positions dans le sud pour la prochaine phase de la bataille de France. L'évacuation, bien sûr, continue avec 53 823 hommes d'évacués. Les petits navires sur la plage font la majeure partie des transports, mais transfèrent leurs chargements vers de plus grands navires pour le voyage en Angleterre. Un destroyer est coulé durant la journée, le français Bourrasque, trois autres sont touchés et au moins neuf des navires plus petits sont également coulés. Ce total n'inclut pas les plus petits navires dont les pertes sont également considérables. Le général Brooke, qui commande le 2e corps britannique avec distinction, est un des évacués.
31 Mai 1940
États-Unis
Le président Roosevelt présente un programme de défense d'un billion de dollars qui est conçu pour relancer la force militaire des États-Unis de manière significative.
Nouvelle intervention de Franklin Roosevelt auprès du gouvernement italien. Le président américain fait savoir à Benito Mussolini que l'entrée en guerre de l'Italie contre la France et la Grande-Bretagne amènera le gouvernement des Etats-Unis à aider davantage les Alliés occidentaux.
France
C'est le jour le plus réussi de l'évacuation de Dunkerque, avec 68 014 hommes qui ont été évacués vers la Grande-Bretagne. Les navires perdus incluent 1 destroyer et 6 autres endommagés. Le général Gort revient en Grande-Bretagne après avoir remis le commandement au reste du BEF commandé par le général Alexander. Il y a de considérables batailles aériennes au-dessus des plages à de diverses phases de la journée dans lesquelles la RAF prétend avoir descendu 38 avions allemands contre 28 de leur côté. En fait, les chiffres s'approchent davantage de l'égalité.
Le Premier ministre Winston Churchill arrive à Paris avec trois de ses collaborateurs les plus proches: Clement Attlee, Lord du Sceau privé, sir John Dill, adjoint au chef d'état-major général impérial, et Hastings Ismay, chef d'état-major.
Norvège
Les forces britanniques faisant blocus sont évacuées de Bodo.