Chronologie de juin 1940
1 Juin 1940
France
En dépit des attaques accrues de la Luftwaffe, un total de 64 429 hommes sont évacués de Dunkerque. Cependant, les avions allemands coulent 4 destroyers et en endommagent 5 de plus ainsi que plusieurs ferry-boats et autres navires, qui forment l'épine dorsale de la flotte d'évacuation. La RAF envoie 8 grandes patrouilles en couverture, mais plus de dommages sont faits. Sur terre les Allemands augmentent leurs efforts, brisant le périmètre de défense le long des canaux à Bergues et forçant à battre en retraite dans d'autres secteurs. Durant la nuit, les autorités britanniques décident que les attaques aériennes ont rendu l'évacuation trop dangereuse pour continuer dans la journée.
Norvège
Les Britanniques et les Français annoncent aux Norvégiens qu'ils sont sur le point de commencer leur évacuation. Ils ont tardé à donner cette information en raison de la sécurité, mais en faisant ainsi ils ont encouragé les Norvégiens à résister ouvertement aux Allemands, ce qui peut-être coûteux quand les Alliés partiront.
2 Juin 1940
France
Durant la journée, le périmètre de Dunkerque, maintenant occupé entièrement par les forces françaises est largement enfoncé, mais les Allemands ne peuvent pas encore pénétrer dans la ville. Le secteur de la plage est seulement à 3,2 km de distance après cette progression. Avant l'aube comme après l'obscurité l'évacuation continue, avec 26 256 hommes a quitté la plage incluant la dernière unité britannique. Il y a toujours beaucoup de navires, mais les troupes françaises n'ont pas donné d'ordre approprié à propos des zones et des digues à utiliser. Beaucoup d'hommes reviennent à l'intérieur des terres et autour de la ville et ne prendront pas part dans d'autres opérations militaires.
Italie
Benito Mussolini répond à Adolf Hitler qu'il accepte de retarder jusqu'au 10 juin 1940 à minuit l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de l'Allemagne.
3 Juin 1940
France
Durant la journée, les attaques allemandes autour de Dunkerque continuent. Le périmètre diminue, malgré une contre-attaque courageuse, et les forces allemandes atteignent l'intérieur à 3,2 km du port. Les autorités navales britanniques et françaises sont menées à croire qu'il n'y a qu'environ 30 000 soldats à gauche sur la tête de pont et en conséquence le plan pour les opérations de nuit est accepté. Au cours de la nuit, 26 175 hommes sont évacués, mais alors que l'arrière-garde marche vers les navires une énorme foule de Français retardataires commence à apparaître sortant des caves et autres cachettes. Quand le dernier navire quitte à 3 h 40 le 4 juin il y a encore 40 000 hommes que les Allemands capturent.
4 Juin 1940
France
Tôt dans la matinée, les Allemands entrent dans Dunkerque et capturent le reste des soldats français. Le chiffre officiel pour cette évacuation est de 338 226 dont 112 000 Français. Presque tout l'équipement lourd a été perdu et plusieurs troupes sont sans fusils et kit de base. Les prévisions de bases prévoyaient qu'un maximum de 50 000 hommes pourrait être sauvés et ce fut un triomphe, mais a un coût élevé. La marine britannique et française a perdu au moins 80 navires marchands et navire de guerre ainsi que beaucoup de petites embarcations. 9 destroyers ont été coulés. D'une force de 180 en septembre 1939 la Royal Navy a maintenant seulement 74 destroyers qui ne sont pas dans les docks à cause de réparations essentielles. La Home Fleet a aussi 3 navires et 8 croiseurs en réparation bien que ça ne soit pas à cause de Dunkerque. Le mérite pour le succès inattendu de l'opération vient en partie des commandants de l'armée de terre et de la marine britannique, mais aussi les Allemands qui doivent être inclus. En dépit de la réussite de la campagne, plusieurs des commandants supérieurs n'ont pas totalement réalisé le potentiel de leur armée et ont manœuvré avec hésitation, accordant du temps vital pour Gort et ses subordonnées pour redéployer leur force. La RAF a aussi subit de lourds dégâts, avec 80 pilotes tués en service. Les pertes allemandes dans le ciel ont été un peu plus grandes, mais les réserves allemandes sont, bien sûr, beaucoup plus grandes.
Grande-Bretagne
Churchill fait sans doute le plus célèbre de ses discours du temps de guerre. Son message est, "Nous combattrons sur les plages... Nous ne capitulerons jamais." Déjà, il parle du moment où "... Le Nouveau Monde, avec toute sa puissance et sa force, fait un pas en avant pour secourir et libérer le vieux." Ce message semble indiquer que la France serait battue et laisserait la Grande-Bretagne seul se battre. Ce n'est peut-être pas la meilleure voie pour encourager les Français.
Norvège
L'évacuation alliée commence. Durant les 4 prochains jours, les forces de Harstad sont réduites. Le nombre total d'évacués est de 24 500. L'organisation de base qui s'est établie a été démantelée.
5 Juin 1940
France
Les attaques allemandes sur la ligne de la Somme commencent. Les Français ont utilisé la période de la bataille de Dunkerque pour faire quelques préparations défensives, mais pas assez pour compenser la faiblesse de leurs forces. Ceux-ci sont maintenant organisés en Groupe d'armées trois et quatre. Le Groupe d'armées trois tient la Somme près de la côte et le Groupe d'armées quatre la ligne de l'Aisne. L'attaque allemande porte le nom de code Opération Rot. Leurs forces blindées, maintenant organisées en deux groupes de panzers et un corps de panzers, tiennent le rôle principal. Le combat le plus lourd a lieu au début dans les airs entre Amiens et la mer où le corps de panzers de Hoth est à la tête du mouvement.
Le Cabinet est remanié et Daladier, ministre des Affaires étrangères, quitte le gouvernement. Charles de Gaulle est nommé sous-secrétaire d'État au ministère de la Défense nationale.
6 Juin 1940
France
La ligne française le long de la Somme entre Amiens et la côte est brisée par les attaques du 15e corps de panzers après une lutte vigoureuse. La 7e division de panzers de Rommel obtient de gros succès. Entre Amiens et Péronne, le groupe de panzer de Kleist est toujours tenu, mais les divisions de Guderian plus loin à l'intérieur se sont emparées des têtes de pont sur l'Aisne grâce à des attaques préliminaires.
De son côté, le 19ème corps motorisé du général Heinz Guderian avance vers le sud-est en direction de Châlon-sur-Marne, Langres et la frontière suisse, afin de prendre à revers la ligne Maginot et les 3ème, 5ème et 8ème Armées françaises déployées à l'est.
7 Juin 1940
France
Dans leur progression sur la région côtière, les Allemands prennent Montdidier, Noyon et Forges-les-Eaux. Ils sont maintenant à seulement 32 km de la Seine à Rouen.
Norvège
Le croiseur britannique Devonshire transporte le roi de Norvège et son gouvernement de Tromso à la Grande-Bretagne.
8 Juin 1940
Mer de Norvège
Les croiseurs allemands Scharnhorst et Gneisenau opèrent en dehors des côtes norvégiennes. Leur but est d'attaquer les divers convois transportant les évacués de Norvège en Grande-Bretagne. Ils coulent trois navires vides et trouvent alors le porte-avions Glorious et deux destroyers. Malgré une défense héroïque par les destroyers, le Glorious n'a pas le temps de s'échapper ou de lancer ses avions, et bien que le Scharnhorst soit endommagé les trois navires britanniques sont coulés. L'amirauté britannique a été imprudente en fournissant trop peu d'escortes dans ses eaux, et c'est loin d'être inconcevable que le Scharnhorst et le Gneisenau auraient pu achever encore une très grande victoire en interceptant simultanément les convois de troupes. L'amiral Marshall, aux commandes des opérations allemandes, décide de retourner à la base à cause des dommages du Scharnhorst.
9 Juin 1940
France
Les forces allemandes atteignent la Seine à Rouen et prennent la ville. Dieppe et Compiègne sont toutes les deux prises. Les forces de Guderian sont maintenant en pleine attaque contre les positions françaises autour de Reims. Ils ont été rejoints par le groupe de panzers de Kleist qui a été changé à l'est après avoir été tenu entre Amiens et Péronne. Dans les combats, les défenseurs français réussissent à tenir plusieurs de leurs positions, mais prennent énormément de pertes.
L'aile gauche de la 10ème Armée française, demeurée complètement isolée, se replie en désordre sur Saint-Valery-en-Caux pour tenter de rejoindre la mer.
Pendant ce temps, les Allemands franchissent la Marne.
Le général Maxime Weygand avertit le Président du Conseil, Paul Reynaud, que le front français peut définitivement s'écrouler d'un moment à l'autre.
L'Armée française est maintenant en complète désintégration.
Grande-Bretagne
Le roi et son premier ministre ordonnent les fidèles forces norvégiennes à cesser le combat à minuit.
Le général Charles de Gaulle, nommé le 5 juin 1940 sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, fait une rapide visite à Londres, pour faire le point sur la situation militaire désastreuse en France avec le Premier ministre britannique Winston Churchill.
Norvège
Opération Alphabet. Les derniers soldats britanniques du corps expéditionnaire allié réembarquent à bord de destroyers de la Royal Navy et quittent le sol norvégien.
Un armistice préliminaire entre les Allemands et les autorités norvégiennes qui sont restées dans leur pays entre en vigueur.
10 Juin 1940
France
Le premier ministre Reynaud fait appel au Président Roosevelt pour intervenir dans la guerre en Europe. Cet appel est répété le 13 juin, mais sans succès.
Les Allemands ont traversé la Seine à l'ouest de Paris. Des unités de la 10e armée française combattent toujours autour de St-Valery avec les forces britanniques. Certaines de ces unités sont évacuées de la ville. À l'est de Paris, la progression allemande est également très rapide. Les évacuations commencent également au Havre. Dans les trois jours prochains, 11 059 Britanniques et quelques Français seront retirés, certains pour Cherbourg, mais la masse est liée aux Britanniques. À l'est de Paris, les forces allemandes commencent à gagner du terrain au sud de l'Aisne.
Italie
Mussolini émet des déclarations de guerre à la Grande-Bretagne et à la France. Ni l'économie italienne ni les Italiens ne sont en particulier bien préparés pour la guerre. Leur flotte est, cependant, de force considérable et d'importance stratégique. Ils ont deux cuirassés immédiatement disponibles, avec 4 navires modernes presque prêts. Ils ont aussi une force puissante de croiseurs et de destroyers et une des plus grandes forces sous-marines du monde, de 116 en plus. Ces forces quand tous les cuirassés sont disponibles, seront confortablement plus fortes que les forces britanniques et françaises dans la méditerranée, surtout quand les Britanniques sont seuls au combat. La seule classe de navire que les Italiens n'ont pas c'est le porte-avions. Deux navires britanniques de ce type sont actuellement en Méditerranée. L'armée italienne n'est pas aussi redoutable que sa flotte. Bien que la taille considérable de ses unités soit normalement moins forte et comme le montreront les prochaines batailles, mal menées et très peu équipées.
Norvège
La campagne alliée prend fin. Du point de vue de la stratégie la campagne a été plus importante pour les pertes navales de chaque côté. Les Alliés ont perdu un porte-avions, deux croiseurs, neuf destroyers et beaucoup de petites embarcations, ainsi que beaucoup de navires endommagés. Ces pertes ne feront rien pour aider la capacité britannique à protéger les routes de commerces. Les Allemands ont perdu 3 croiseurs, 10 destroyers et plusieurs sous-marins. Ceci diminue fortement la flotte de la Kriegsmarine et ces pertes ne peuvent pas être remplacées rapidement. Cela limite les capacités de la marine allemande à aider pour protéger, par exemple, d'une invasion de la Grande-Bretagne. Les hommes perdus dans la campagne norvégienne sont d'environ 5600 pour les Allemands et de 6100 tués pour les Alliés aussi bien des accidents civils.
11 Juin 1940
France
Paris est déclaré ville ouverte. Les restes des forces françaises battent en retraite dans la confusion au sud de la Seine et de la Marne. Les forces blindées allemandes prennent Reims.
Le premier ministre britannique Churchill rencontre Reynaud et Weygand chez Briare (jusqu'au 13 juin). Churchill ne peut pas donner beaucoup de son propre esprit de combattant aux leaders français. Reynaud préférerait poursuivre la lutte, mais obtient très peu de soutien. Les Britanniques sont déterminés à empêcher les Allemands d'obtenir le contrôle de la marine française.
De leur côté, les Allemands font savoir qu'ils ne reconnaîtront à Paris le statut de ville ouverte qui si toute résistance militaire française cesse au nord d'une ligne passant par Saint-Germain, Versailles, Juvisy, Saint-Maur, Meaux.
Le gouvernement français accepte cette condition. A la nouvelle que leur ville sera épargnée, les Parisiens se sentent soulagés.
Grèce
Le général Alexandros Papagos, chef d'état-major de l'armée grecque, assure que son gouvernement a étudié attentivement les déclarations de Benito Mussolini et annonce qu'il fera respecter, si besoin par les armes, la neutralité de son pays.
Méditérranée
Dans la nuit du 10 au 11, les premières actions de la guerre pour ce théâtre d'opérations sont quelques accrochages aériens dans le nord de l'Afrique et au-dessus de Malte.
L'aviation italienne effectue huit nouvelles incursions contre l'île britannique.
12 Juin 1940
France
Les troupes de Guderian prennent Châlons-sur-Marne. Ici et ailleurs, la progression allemande continue d'être très rapide. St-Valery sur la côte de la Manche est pris. Une grande partie de la 21e division britannique Highland est capturée.
A Briare, la réunion du Conseil suprême interallié, entamée la veille entre Paul Reynaud, le président du Conseil français, le maréchal Philippe Pétain, Maxime Weygand, Winston Churchill et sir Anthony Eden, se poursuit.
Weygand estime, en qualité de commandant en chef de l'armée française, qu'il est nécessaire de demander un armistice. Il signe l'ordre de retraite générale sur la Loire.
Philippe Pétain, le vice-président du Conseil français, est du même avis, mais Reynaud repousse énergiquement cette proposition.
Italie
Turin et Gênes sont bombardés par la RAF.
URSS
Le gouvernement lance un ultimatum à la Lituanie demandant des territoires et l'établissement d'un nouveau gouvernement.
Méditérranée
Un croiseur et un destroyer britannique pilonnent la base italienne à Tobrouk (Libye). Les principales forces de la flotte méditerranéenne de l'amiral Cunningham apportent leur soutien. Des croiseurs italiens sont envoyés pour engager le groupe de bombardement, mais n'établissent pas le contact. Le croiseur britannique Calypso est coulé au sud de la Crète par le sous-marin italien Bagnolini.
13 Juin 1940
États-Unis
Roosevelt signe un nouveau projet de 1 300 000 000 de dollars pour la marine pour des constructions supplémentaires. En réponse aux demandes de Churchill dans ses télégrammes au président Roosevelt, les surplus des stocks d'armes d'artillerie et de fusils ont été assemblés à partir des magasins du gouvernement américain. Départ de l'Eastern Prince, premier cargo américain transportant des armes destinées aux Britanniques. Les lois de neutralité américaine ont été déstabilisées par la première vente d'armes à une société d'acier puis à leurs reventes au gouvernement britannique.
Espagne
Franco se déclare officiellement non-belligérant.
France
Les forces françaises à l'ouest de Paris battent maintenant en retraite vers la Loire. Les Britanniques décident d'abandonner les tentatives pour reconstruire le BEF en France et commencent à évacuer les troupes britanniques et canadiennes qui sont toujours dans le pays.
Le Premier ministre britannique Winston Churchill rencontre pour la dernière fois le président du Conseil français Paul Reynaud, partisan de la résistance à outrance à l'envahisseur allemand.
Par un message à Franklin Roosevelt, Reynaud supplie l'aide des Etats-Unis. Il demande au président américain de "jeter dans la balance le poids de la puissance industrielle américaine afin de sauver la France, sentinelle avancée de la démocratie".
14 Juin 1940
Maroc
Des troupes espagnoles occupent la zone internationale de Tanger.
France
Après une série de bombardement sur des objectifs industriels de la banlieue, Paris, déclarée "ville ouverte", est occupée par les troupes allemandes sans le moindre combat.
Au sommet de la tour Eifel, des soldats allemands remplacent le drapeau tricolore par un drapeau à croix gammée.
Des stations radios parisiennes commencent déjà à émettre en langue allemande.
C'est le début de l'"Occupation de Paris". Elle se prolongera jusqu'au 25 août 1944.
Le gouvernement français quitte Tours pour Bordeaux.
Le sous-secrétaire d'Etat à la guerre, le général Charles de Gaulle, est à Londres pour faire le point avec le Premier ministre Winston Churchill sur la situation désastreuse du front français.
La 7ème Armée française du général Aubert Frère et la garnison de Paris se replient sur la Loire.
Au sud de Sarrebrück, la ligne Maginot est percée par le Heeresgruppe (Groupe d'armées) C du maréchal Wilhelm von Leeb.
Pendant ce temp, le commandement suprême allemand (OKH) envoie de nouvelles directives à ses troupes pour leur prochaine manoeuvre en France.
Les 14ème et 15ème Korps motorisés du Panzergruppe Kleist devront se porter sur la Loire, en direction du sud-ouest, afin de couper la retraite des forces françaises qui se replient sur Bordeaux.
Le 16ème Korps motorisé d'Erich Hoepner se dirigera au sud-est, vers Dijon et Lyon, pour prendre à revers les défenses françaises des Alpes et faciliter ainsi aux Italiens le passage des cols.
Enfin, les 19ème Korps motorisé de Heinz Guderian progressera vers l'est, en direction du plateau de Langres et de la Suisse, de manière à isoler la Ligne Maginot.
Méditérranée
Une force de croiseurs et de destroyers français pilonne les ports italiens de Gênes et de Valo.
15 Juin 1940
États-Unis
Le président Franklin D. Roosevelt répond au message que Paul Reynaud lui a adressé le 13 juin: il promet que l'aide américaine à la France va s'accroître, et qu'il livrera une plus grande quantité d'armement.
Mais avec les mains liées par le Congrès et son opinion publique, il n'est toujours pas question d'entrer en guerre aux côtés des Alliés.
Malgré cela, bien qu'officiellement neutre, dans les faits, Washington penche définitivement du côté allié. Les Américains aident déjà matériellement et financièrement la Grande-Bretagne, la France et la Chine nationaliste (cette dernière depuis 1937).
Depuis l'entrée en guerre alliée le 3 septembre 1939, Roosevelt a livré au gouvernement français 85 millions de dollars d'armement et de fournitures: armes, munitions, avions, carburant, moteurs, acier, ...
Y compris une centaine de chasseurs Curtiss Hawk 75, un dérivé du P-36 en service dans l'US Army Air Corps (USAAC).
Un autre projet de loi pour la marine passe. Celui-ci apporte un élargissement important des corps aériens, avec 10 000 avions et 16 000 d'équipage en plus.
France
Strasbourg et Verdun sont pris alors que les Allemands progressent vers les défenses de la ligne Maginot. Les évacuations de Cherbourg commencent sur la côte de la Manche. Lors des trois jours qui suivent, 30 630 soldats britanniques et canadiens sont évacués du continent sans perte.
C'est maintenant le président du Conseil français, Paul Reynaud, qui, contraint par les événements, propose de demander l'armistice aux Allemands.
Et c'est le général Maxime Weygand, hier encore ardent partisan de l'armistice, qui s'y oppose aujourd'hui.
Grande-Bretagne
A Londres, Jean Monnet, un des futurs fondateurs de la Communauté européenne, propose au général Charles de Gaulle une idée très ambitieuse et absolument sans précédent: une fusion totale entre la France et le Royaume-Uni, les deux pays ne formant plus qu'un seul Etat!
Avec une seule monnaie, un seul gouvernement, une seule armée, un seul empire, une seule nationalité!
Churchill n'y est d'abord pas très favorable, mais sous la pression de Charles de Gaulle, il finit par accepter le projet.
Le Premier ministre britannique demande alors au sous-secrétaire français d'Etat à la Guerre de convaincre son président du Conseil, Paul Reynaud.
Italie
Raid de la Royal Air Force dans le Nord.
Lituanie
Kaunas et Vilna sont occupés pas les troupes soviétiques.
16 Juin 1940
France
A Bordeaux, le président du Conseil français, Paul Reynaud, reçoit par téléphone le projet d'union franco-britannique du général Charles de Gaulle.
Dans un premier temps, il reste septique, même s'il n'arrive pas à cacher son excitation.
Puis l'après-midi, il annonce au Conseil des ministres qu'il a accepté ce projet exceptionnel. Il prévoit alors une rencontre avec Winston Churchill le lendemain à Nantes.
Mais des protestations unanimes s'élèvent au sein du gouvernement français, les ministres ne voulant pas réduire la France à un dominion! On remarque alors l'étroitesse d'esprit des hommes politiques français qui ne leur fera pas défaut pendant toute cette période!
Reynaud annonce une nouvelle réunion du gouvernement à 22h. Mais à 17h, devant le refus du gouvernement français de fusionner avec la Grande-Bretagne, il annonce sa démission.
Le Président Albert Lebrun nomme alors le maréchal Philippe Pétain, le vice-président du Conseil, tout auréolé de ses victoires passées, comme successeur de Paul Reynaud.
Quelle n'est pas la surprise de Lebrun en voyant le maréchal sortir une liste de son gouvernement déjà prête!
Le nouveau cabinet se rallie à la proposition de Camille Chautemps, qui veut demander immédiatement les conditions de l'armistice de l'Allemagne, par l'intermédiaire de l'Espagne.
Le soir, alors que de Gaulle est en vol pour Bordeaux et ignore tout de cette nouvelle situation, le maréchal Philippe Pétain télégraphie la nouvelle au Premier ministre Winston Churchill.
La réponse du Britannique est la suivante: "A condition que la flotte française rejoigne immédiatement les ports britanniques pendant les négociations, le gouvernement de Sa Majesté donne son plein consentement au gouvernement français pour qu'il engage des pourparlers d'armistice avec les Allemands."
Lorsque de Gaulle atterit à Bordeaux, il est furieux et ulcéré par la décision du gouvernement français de capituler.
A 23h, Philippe Pétain charge son ministre des Affaires étrangères, Paul Baudoin, de contacter les Allemands et les Italiens pour entamer les négociations en vue de la capitulation française.
Dijon est pris et à l'est les unités de Guderian ont atteint la Saône. La ligne Maginot est percée près de Colmar en Alsace. Sur la côte de la Manche, il y a de plus en plus d'évacuations. À Saint-Malo durant les deux jours suivants, 21 474 soldats alliés sont évacués et 32 584 à Brest. Les évacuations de St-Nazaire et de Nantes prennent trois jours et transportent 57 235 soldats, mais plus de 3000 sont perdus quand le Lancastria est coulé par des bombardiers allemands.
La ligne Maginot est ainsi complètement retournée. D'ailleurs, le Heeresgruppe (Groupe d'armées) C de von Leeb est lui-même passé à l'offensive et traverse le Rhin près de Colmar.
Les troupes allemandes franchissent la Loire en force.
Au cours de la nuit du 16 au 17 juin, un navire britannique quitte Cherbourg après avoir embarqué l'eau lourde française, commandée le 21 mars à la Norvège.
Grande-Bretagne
La France demande à la Grande-Bretagne d'être libéré de l'obligation de ne pas faire une paix séparée. En retour, les Britanniques font une offre pour établir un état d'union entre les deux pays, mais ce projet plutôt fou est rejeté par les Français.
Lituanie
Un nouveau gouvernement prosoviétique est installé.
URSS
Des demandes similaires sont faites à l'Estonie et la Lettonie.
17 Juin 1940
Allemagne
le Grand quartier général allemand envoie au commandement de la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) la note suivante:
"A ce jour, le Führer n'a pas encore manifesté l'intention de procéder à un débarquement en Angleterre, parce qu'il se rend parfaitement compte des difficultés que présenterait une telle opération. C'est pourquoi le commandement suprême des forces armées allemandes (OKH) n'a effectué, pour l'instant, aucun travail préparatoire relatif à ce débarquement."
La rapidité de la victoire allemande et la demande d'armistice française qui l'a suivie obligent Hitler à donner de nouvelles instructions à ses collaborateurs les plus directs, le général Keitel, commandant en chef des forces armées allemandes (OKH), et le général Jodl, chef du Bureau des Opérations de l'OKW (Haut commandement de l'armée de terre allemande, la Wehrmacht).
En effet, le jeu politique devient plus subtil et le rôle des armées allemandes plus délicat.
Pour Hitler, il s'agit avant tout de détacher complètement la France de la Grande-Bretagne, parce qu'un éventuel transfert du gouvernement français en Afrique du Nord serait inévitablement un appoint psychologique et politique (mais également militaire) pour la Grande-Bretagne et déclencherait la guerre en Méditerrannée.
Hitler tire 6 conclusions de la situation politique présente:
1° La France doit survivre politiquement en tant que nation souveraine. C'est la seule façon, pour les Allemands, d'être certains que son empire colonial ne passera pas du côté des Britanniques.
2° Pour permettre à la France de survivre, il faut lui laisser un territoire où elle exercera sa souveraineté. Il ne serait donc pas opportun de l'occuper en totalité.
3° L'Armée française devra être rassemblée dans la "Zone libre", où elle sera entièrement "démobilisée". Un petit effectif lui sera laissé pour le maintien de l'ordre public.
4° La flotte française sera neutralisée. Il faudra éviter d'en demander la livraison à la Kriegsmarine, car, selon toute probabilité, elle se retirerait alors en Afrique du Nord ou dans les ports britanniques.
5° Les questions territoriales seront réglées au moment des négociations pour le traité de paix.
6° Les demandes concernant l'empire colonial français pourront être formulées en un second temps. Les présenter dès maintenant conduirait probablement la Grande-Bretagne à annexer les colonies françaises.
France
Le cabinet de Pétain rentre en fonction. Weygand est ministre de la Défense. Ils annoncent qu'ils ont demandé à l'Allemagne des termes d'armistice. Le gouvernement britannique comprend que ceux-ci seront seulement acceptés à condition que la flotte française ne tombe pas aux mains des Allemands. De même, c'est la politique allemande qui stoppe la flotte française et les colonies qui rejoignent la Grande-Bretagne c'est la raison de leur clémence comparative en permettant l'établissement de Vichy comme un foyer pour la loyauté pour les Français.
A midi, le maréchal Pétain, le nouveau président du Conseil des ministres français, s'adresse par radio à la nation pour lui annoncer que des pourparlers d'armistice sont en cours avec les Allemands.
Dans la soirée, le général de Gaulle prend l'avion pour Londres, où il prononcera le lendemain un message innoubliable à la BBC...
Pontarlier, aux abords de la frontière suisse, est atteint par les forces de Guderian. D'autres unités ont presque atteint La Loire et progressent encore plus en Bretagne et en Normandie.
Grande-Bretagne
Churchill déclare que la bataille de la France est finie et que la bataille de la Grande-Bretagne est sur le point de commencer..
18 Juin 1940
Allemagne
La RAF bombarde Hambourg et Brême.
A Munich, Hitler et Mussolini se rencontre à nouveau pour définir une conduite commune à l'égard de la France.
France
La progression allemande continue inexorablement. La 7e division de panzer prend Cherbourg, la 5e division panzer occupe Brest. Les autres villes prises sont Le Mans, Briare, Le Creusot, Belfort, Dijon et Colmar.
Paul Baudouin, ministre des Affaires étrangères français, et l'amiral Darlan, ministre de la Marine, assurent le chargé d'affaire américain et Sir Ronald Campbell, ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, que la flotte française sera évacuée ou se sabordera plutôt que de tomber aux mains des Allemands.
Grande-Bretagne
Le général de Gaulle, jusqu'ici relativement inconnu de la plupart de ses compatriotes, fait un discours à la radio à 18 h : " La guerre n'est pas du tout terminée, dit-il avec conviction, parce que c'est une guerre mondiale dont la bataille de France n'est qu'un épisode. Il invite ensuite tous les Français qui vivent en Grande-Bretagne à prendre contact avec lui pour continuer la lutte. Cet appel ne soulève pas d'enthousiasme particulier.
19 Juin 1940
Allemagne
Le gouvernement allemand se déclare prêt à faire connaître ses conditions pour l'arrêt des hostilités en France et demande qu'on lui envoie des plénipotentiaires.
Il suggère en outre au gouvernement français d'engager avec l'Italie des négociations similaires.
France
Sur la Loire, Nantes et Saumur sont pris. En Bretagne, Brest tombe et dans le centre de la France, entre la Saône et la Loire, Les Allemands s'approchent de Lyon. Il y a plus d'évacuations de la côte ouest. La semaine suivante, 19 000 personnes, la plupart polonaises, sont évacuées de Bayonne et de Jean-de-Luz. Depuis Dunkerque, 144 171 Britanniques, 18 246 Français, 24 362 Polonais, 4938 Tchécoslovaques et quelques Belges sont partis.
Les navires de la marine française qui étaient au mouillage dans les ports de la Manche rejoignent l'Angleterre ou l'Afrique du Nord.
L'équipage du cuirassé Jean Bart, en cours d'armement, réussit l'exploit extraordinaire de faire sortir le navire du bassin de Saint-Nazaire, et à lui faire rejoindre Casablanca sans encombres.
Grande-Bretagne
16h. A la radio BBC de Londres, le général Charles de Gaulle prend de nouveau la parole et répète son célèbre "Appel du 18 juin" de la veille.
Cette fois, ses propos ont un caractère politique et marquent sa rupture définitive avec le gouvernement Pétain.
20 Juin 1940
États-Unis
Le Président Roosevelt renforce son Cabinet en apportant deux éminents républicains. Henry Stimson devient secrétaire à la Guerre et Frank Knox devient secrétaire à la marine. Stimson est fortement contre la tradition isolationniste américaine et sera un champion du prêt-bail.
Estonie
Le gouvernement rencontre les Soviétiques pour des demandes d'un nouveau gouvernement et d'ajustement de territoires.
France
Lyon et Vichy sont pris.
La délégation française se met en route pour les pourparlers d'armistice qui doivent se tenir à Compiègne dans le même wagon de chemin de fer et sur le même site comme pour la négociation de la Première Guerre mondiale.
Les Français suivent le conseil du gouvernement allemand et demande également un armistice à l'Italie.
Paul Baudoin, le ministre français des Affaires étrangères, envoie à José Felix de Lecquerica, ambassadeur d'Espagne en France, les noms des plénipotentiaires français désignés pour signer l'armistice avec les Allemands, programmé pour le lendemain 21 juin.
Mer de Norvège
Le croiseur de bataille allemand Gneisenau est sérieusement endommagé par une attaque de torpilles du sous-marin britannique Clyde en dehors de Trondheim.
21 Juin 1940
France
15h30. A Rethondes, en forêt de Compiègne, dans le Wagon n°2-419D de la Compagnie internationale des wagons-lits, remis à la place exacte qu'il occupait le matin du 11 novembre 1918, et où fut signé la capitulation de l'Allemagne à la fin de la Grande Guerre, Adolf Hitler reçoit les plénipotentiaires français: le général Charles Huntziger, le contre-amiral Maurice Le Luc et le général de l'Air Jean-Marie Bergeret pour les forces armées françaises, et Léon Noël, du Conseil d'Etat.
Le Führer est accompagné de Rudolf Hess et de Hermann Goering, du ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, du chef d'état-major de la Wehrmacht, le maréchal Wilhelm Keitel, et du chef des opérations de l'OKW, le général Alfred Jodl.
C'est Keitel qui lit le document accusant la France d'être l'agresseur.
Le texte des conditions d'armistice est ensuite remis aux Français. Celui-ci ne pourra pas être discuté, mais seulement faire l'objet d'explications et d'éclaircissements.
20h30. Huntziger téléphone au général Maxime Weygand, commandant en chef des forces armées françaises, pour lui rendre compte des dures conditions dictées par les Allemands:
- les trois cinquièmes du territoire national seront occupés par les troupes allemandes,
- les 1.6 million de prisonniers français ne seront pas rendus,
- les frais d'occupation des troupes allemandes sont à la charge des vaincus,
- les prisonniers et réfugiers allemands [particulièrement les Juifs] devront être restitués à l'Allemagne,
- l'Armée française d'armistice sera réduite à moins de 100000 hommes.
Les deux délégations se séparent aux environs de 20h30, sans être parvenues à un accord au sujet du statut de la flotte française.
Dans la nuit du 20 au 21 juin, début de la "Bataille des cols" entre les troupes alpines françaises et italiennes.
C'est le début de l'offensive terrestre italienne en France. La 1ère Armée italienne du général Pietro Pintor, avec un effectif de 22 divisions et 170000 hommes, franchit la frontière française en trois endroits différents et progresse suivant trois axes: une sur la côte, vers Menton et Nice, et deux dans les Alpes, vers Chambéry et Grenoble.
Les Français n'allignent dans ce secteur que deux divisions et des unités de montagne, les chasseurs alpins. Un effectif total de 35000 hommes.
Malgré l'avis contraire du haut commandement italien et la difficulté de passer rapidement d'une stratégie défensive, décidée à la veille de la déclaration de guerre, à une stratégie offensive, le 17 juin Benito Mussolini avait donné l'ordre d'attaquer sur la frontière française.
Les craintes de l'état-major italien semble se confirmer: malgré leur nette supériorité, l'avance des Italiens est dérisoires, et la résistance des Français très forte et efficace.
C'est un des rares succès défensif français dans cette désastreuse campagne de mai-juin 1940.
Grande-Bretagne
RV Jones, qui est à la tête des services scientifiques intelligents britanniques donne des preuves à un important comité de renseignement concernant un code de secours allemand de navigation par radio nommé Knickebein. Churchill donne des ordres pour que des contre-mesures soient développées. Des progrès essentiels dans ce domaine sont bientôt faits et jouent un grand rôle qui atténue les effets du blitz allemand dans les mois qui suivent. Henry Tizard, qui, plus que tout autre, a été responsable pour l'organisation de l'utilisation du radar britannique, démissionne parce que son conseil est négligé. Sa démission confirme la position du moins fiable Frederick Lindmann (Lord Cherwell) comme principal conseillé scientifique de Churchill.
22 Juin 1940
France
Le matin, les pourparlers de paix reprennent à Rethondes et vont se prolonger durant toute la journée, entrecoupés des fréquents appels de Charles Huntziger au général Maxime Weygand et au président du Conseil, le maréchal Philippe Pétain, pour les tenir informés des exigences allemandes.
17h50. Après deux jours de tergiversation, Wilhelm Keitel soumet un ultimatum d'une demi-heure à Huntziger.
Le français, estimant suffisantes les garanties d'Hitler au sujet de la flotte française, appose enfin sa signature au bas du texte en 24 points sur les conditions d'armistice, contresigné par l'Allemand:
"M. le Colonel Général Keitel, Chef du Haut Commandement allemand, mandaté par le Führer du Reich allemand et commandant suprême des forces armées allemandes, d'une part, et M. le Général d'Armée Huntziger, M. Léon Noël, Ambassadeur de France, M. le Contre-Amiral Le Luc, M. le Général de Corps d'Armée Parizot, M. le Général de l'Air Bergeret, Plénipotentiaires du Gouvernement français munis de pouvoirs réguliers, d'autre part, sont convenus de la convention d'armistice suivante..."
Hitler a fait une concession: le gouvernement allemand se contentera d'un désarmement des navires qui ne sont pas nécessaire au maintien de l'Empire français.
Un certain nombre de questions mineures restent en suspend, et donneront lieu à des négociations ultérieures.
Cet armistice devra entrer en vigueur le 25 juin à 1h35 heure du matin.
Londres. 20h. Troisième appel du général Charles de Gaulle sur les ondes de la BBC, condamnant l'armistice comme "contraire à l'honneur, au bon sens et à l'intérêt de la Patrie".
Menton est la seule ville française à tomber aux mains des Italiens.
23 Juin 1940
France
Pierre Laval est nommé Premier Député par Pétain. Par la même occasion, de Gaulle est aussi officiellement congédié par le général Weygand en ce jour.
La délégation française chargée de conclure l'armistice avec l'Italie part pour Rome.
Les Allemands s'emparent de Grenoble et d'Aix-les-Bains, et progressent vers Chambery.
Grande-Bretagne
Parlant à la BBC de Londres, le général de Gaulle propose la constitution d'un Comité National français (CNF).
Le CNF deviendra le Comité français de la Libération nationale (CFLN) le 3 juin 1943, puis le "Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) un an plus tard.
24 Juin 1940
États-Unis
La convention du parti républicain à Philadelphie commence.
France
Les Allemands s'emparent d'Angoulême et de Saint-Etienne.
La Manche et toute la côte atlantique sont entre leurs mains et constituent une défense éloignée et une base d'opération pour leurs futures opérations dans l'Atlantique, et leur imminente campagne contre l'Angleterre.
La 13ème Division d'infanterie motorisée allemande du Panzergruppe d'Ewald von Kleist parvient aux portes de Chambery.
Italie
Rome. 19h15. Répétition de l'armistice français de Rethondes. A la ville Olgiata, dans la banlieue romaine, le général Huntziger, pour la France, et le général Badoglio, pour l'Italie, signent l'armistice franco-italien, qui deviendra effectif le lendemain matin.
25 Juin 1940
États-Unis
De nouvelles taxes considérablement accrues sont introduites ce qui apportent un supplément de 2 200 000 dollars. Ces augmentations bien sûr reflètent les dépenses militaires.
Indochine
Les Japonais mettent la pression sur les autorités françaises pour bloquer le transit d'approvisionnement aux nationalistes chinois. Ils désirent que la ligne de chemin de fer en Chine ferme et qu'une mission japonaise soit autorisée à inspecter cela.
France
1h35 du matin. L'armistice franco-allemand entre en vigueur et les combats cessent sur tout le front.
Durant cette campagne de six semaines, la France a enregistré 90000 tués, 200000 blessés et 1.8 million de prisonniers. Les Britanniques déplorent 68111 tués, blessés ou prisonniers. Les Belges 23350 tués, blessés ou prisonniers. Les Hollandais 9779 tués, blessés ou prisonniers. Les Polonais 6092 tués, blessés ou prisonniers.
Les pertes allemandes se montent à 27074 tués, 18384 disparus et 111034 blessés. 1300 avions et 839 chars allemands ont été detruits.
L'armée française des Alpes, malgré ses succès défensifs, doit capituler en vertu de l'armistice franco-italien, signé la veille au soir à Rome. Elles n'ont perdu qu'un territoire de 800km carrés le long de la frontière italienne, une région qui compte moins de 7000 habitants.
Dans ce secteur Sud-Est de la France, les Italiens enregistrent 1247 tués ou disparus, 2631 blessés et 2151 soldats atteints de gelures graves. Les Français ne dénombrent que 250 tués et blessés.
Le maréchal Philippe Pétain réplique que la France n'a pas à recevoir de leçon d'un ministre étranger et que Winston Churchill ne peut être juge de l'honneur français. Et il ajoute: "L'honneur français est sauf! Nous devons maintenant consacrer nos efforts à l'avenir. Un nouvel ordre s'annonce."
Grande-Bretagne
A la Chambre des communes, le Premier ministre Winston Churchill déplore l'écrasement de la France, critique le gouvernement Pétain et affirme que "pour sauver en même temps l'honneur de la France et du Monde, l'Angleterre doit se sauver elle-même".
26 Juin 1940
Turquie
Ankara se déclare non-bélligérante.
Roumanie
Les Soviétiques lancent un ultimatum à la Roumanie demandant la cession de territoire en Bessarabie et dans le nord de la Bucovine. L'Allemagne à contrecœur intervient pour aider à persuader les Roumains à donner ce que les Soviétiques demandent.
27 Juin 1940
États-Unis
Une réunion confidentielle est tenue entre les représentants britanniques et australiens ainsi que le secrétaire d'État américain Cordell Hull. Les Britanniques et les Australiens demandent de l'aide pour tenir tête aux Japonais. Ils souhaitent que les États-Unis prennent des mesures économiques ou déplacent plus d'unités de flotte vers les eaux malaisiennes et philippines ou d'offrir une médiation entre la Chine et le Japon. Hull refuse toutes ces mesures qui impliqueraient une politique étrangère plus active que le public américain est disposé à envisager actuellement.
Grande-Bretagne
Le gouvernement du Premier ministre britannique Winston Churchill prend des mesures drastiques pour empêcher la flotte française de regagner leurs ports de la métropole.
28 Juin 1940
Libye
Le maréchal Balbo, gouverneur italien et commandant en chef dans le pays, est tué par un tir antiaérien ami qui passait au-dessus de Tobrouk durant un raid aérien britannique. Le maréchal Graziani est nommé pour le remplacer.
Grande-Bretagne
Le général de Gaulle est reconnu par le gouvernement britannique comme "Le leader de tous les Français libres".Tobrouk durant un raid aérien britannique. Le maréchal Graziani est nommé pour le remplacer.
Roumanie
Après avoir obtenu satisfaction de la Roumanie, sur laquelle les Allemands ont exercé des pressions, les Soviétiques occupent sans combat la Bessarabie et le nord de la Bucovine.
29 Juin 1940
Allemagne
Le gouvernement allemand publie le "Livre Blanc" qui contient des détails des plans alliés pour intervenir dans les bas pays.
France
Le gouvernement du maréchal Philippe Pétain quitte Bordeaux pour Vichy.
30 Juin 1940
États-Unis
Lors de la convention du parti républicain à Philadelphie, Wendell Willkie est choisi comme candidat présidentiel après le sixième scrutin par une marge de 654 à 318 face au sénateur Taft. La convention est totalement en faveur d'une politique de non-intervention dans la guerre.
Du début du ce mois à ce jour, une douzaine de cargos américains chargés de fournitures militaires sont partis de la côte Est des Etats-Unis pour la Grande-Bretagne.
Roumanie
Le gouvernement cède aux demandes territoriales soviétiques faites la veille.
La Manche
Les forces allemandes commencent à occuper les îles de La Manche, les seuls territoires britanniques qu'ils conquerront.