John Joseph Curtin
Homme politique
Creswick, Vitoria - Australie, 8 janvier 1885 || Canberra - Australie, 5 juillet 1945
Homme politique et 14e Premier ministre, il mènera l'Australie durant la période la plus sombre de l'histoire, quand le territoire Australien sera menacé directement par l'avance japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup d'Australiens le considèrent comme le plus grand chef politique et le plus grand premier ministre du pays.
Jeune militant
Curtin est né à Creswick dans le centre de Victoria (Il est aussi appelé John Joseph Ambrose Curtin). Il a choisi le nom d'"Ambrose" comme nom pour sa confirmation catholique à l'âge de 14 ans, mais celui-ci n'a jamais fait partie de son nom légal. Il laissa tomber la foi catholique comme un jeune homme et retira également le prénom "Joseph" de son nom.)
Son père était officier de police de descendance irlandaise. Il a eu une éducation primaire, mais dès ces douze ans il travailla dans une usine à Melbourne. Il devient très vite actif dans le parti travailliste et le parti socialiste victorien, un groupe marxiste. Il écrit pour un journal radical et socialiste sous le nom de "Jack Curtin".
En 1911, Curtin est employé comme secrétaire de l'Union Timberworkers et durant la Première Guerre mondiale il est militant anti-conscription. Il est candidat travailliste pour la division Balaclava en 1914. Il est brièvement emprisonné pour avoir refusé d'assister à l'examen médical obligatoire, parce qu'il savait qu'il échouerait à l'examen à cause de sa mauvaise vue. La contrainte de cette période l'a mené à boire fortement, un vice qui a détruit sa carrière pendant beaucoup d'années. En 1917, il marie Elsie Needham, la soeur du sénateur du parti travailliste.
Politicien travailliste
Curtin déménage à Perth en 1918 pour devenir rédacteur du "Westralian Worker" le journal officiel du syndicat. Il appréciait la vie moins stressante de l'ouest de l'Australie et ses vues politiques se sont peu à peu modérées. Il représenta le Parlement plusieurs fois avant de gagner le siège fédéral de Fremantle en 1928. Il espérait être choisi comme ministre dans le cabinet du travailliste James Scullin quand il a été formé en 1929, mais fut désapprouvé à cause de la boisson. Il perd son siège en 1931, mais le regagne trois ans plus tard.
Quand Scullin démissionne de son poste de leader du parti travailliste, Curtin a été inopinément élu (par seulement une voix) pour lui succéder. La gauche et le comité l'ont soutenu parce que son meilleur rival connu, Frank Forde, soutenait la politique économique de l'administration de Scullin. Ce groupe lui a fait aussi tenir la promesse d'arrêter la boisson. Il fait peu de progrès contre le gouvernement de Jospeh Lyon (qui a retrouvé ses fonctions à l’élection de 1937 par une confortable marge), mais après la mort de Lyon en 1939, la position du parti travailliste s'améliore. Curtin perd de peu de sièges les élections de 1940.
Chef du temps de guerre
Curtin refuse l'offre de Robert Menzie de former un "gouvernement national" de temps de guerre, en partie parce qu'il craint que cela ne divise le parti travailliste. En octobre 1941, deux MP indépendants qui avaient gardé les conservateurs (mené d'abord par Menzie, ensuite par Sir Arthur Fadden) au pouvoir depuis 1940 ont commuté leur soutien au travailliste, et Curtin devient premier ministre. En décembre, la guerre du Pacifique éclate, et en 1942 Singapour tombe aux mains des Japonais qui capturent des dizaines de milliers de soldats australiens. Les Japonais bombardèrent assez vite les villes du nord de l'Australie. L'invasion semblait être une vraie menace.
Curtin a pris trois décisions cruciales. La première fut de rappeler la deuxième force impériale australienne du nord de l'Afrique, vers les régions du Pacifique et de l'Asie, en dépit des objections de Winston Churchill. La deuxième fut de demander publiquement le soutien aux États-Unis. Il s'est donc lié étroitement avec le Commandant suprême Allié du Pacifique sud-ouest, le général Douglas MacArthur, en l'acclamant comme le sauveur de l'Australie. Curtin s'est rendu compte que l'Australie serait ignorée à moins qu'il n'ait une forte voix à Washington et il a voulu que cette voix soit MacArthur. Il donne le contrôle de forces australiennes à MacArthur. De décembre 1941 à 1943, les menaces d'invasion avaient été évitées. En août, Curtin mène les travaillistes à la victoire à l’élection, la plus grande jusqu'à ce maintenant.
La troisième décision de Curtin était l'introduction de la conscription, qu'il a jugée essentielle pour la survie de l'Australie. Celle-ci s'est heurtée à l'opposition furieuse de la plupart des vieux amis de Curtin du côté gauche, et de plusieurs de ses collègues, menés par Arthur Calwell. Ceci en dépit de sa furieuse opposition à la conscription durant la Première Guerre mondiale. Curtin a introduit la conscription avec succès parce qu'il a adopté une politique minimale de conscription, où seuls ceux au sud de l'équateur furent enrôlés. Le fait que Curtin est présenté la conscription sans diviser le parti travailliste, à la différence de Billy Hughes pendant la Première Guerre mondiale, a montré que Curtin était un chef politique tactique astucieux.
Le stress lié à la bataille intérieure de son propre parti a pris l'avantage sur sa santé. Il a souffert toute sa vie des maladies lièes au stress et à la cigarette qu'il fumait beaucoup. En 1944, quand il se déplace à Londres pour une réunion avec les chefs alliés, il lest déjà malade du coeur, et très tôt en 1945 sa santé se détériore rapidement. Le 5 juillet 1945, à l'âge de 60 ans, il meurt : le second premier ministre australien à mourir en fonction en moins de six ans. Il est enterré au cimetière de Karrakatta à Perth. MacArthur a dit que Curtin était : "Un des plus grands hommes d'État de temps de guerre" et que "la préservation de l'Australie d'une invasion serait son monument immémorial".
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