Karl Rudolf Gerd von Rundstedt
Feld-maréchal
Aschersleben - Allemagne, 12 décembre 1875 || Hanovre - Allemagne, 24 février 1953
Né dans une famille aristocratique de Prusse il s’enrôla dans l’armée allemande en 1893 puis entra dans l’académie militaire en 1902 ; une institution qui acceptait seulement 160 étudiants et en éliminait 75 % par des examens. Pendant la Première Guerre mondiale, il monta dans la hiérarchie pour atteindre le rang de major et fut chef d’état-major de sa division.
Il fait partie après la guerre de la petite armée de 100 000 hommes et en 1932 il est nommé commandant de la 3e division d’infanterie. Plus tard il menaça de donner sa démission quand Franz von Papen déclara la loi martiale et ordonna à ses troupes de sortir les membres du parti nazi des offices du gouvernement d’état. Il était aussi mécontent du pouvoir grandissant des nazis et il démissionna en octobre 1938.
En septembre 1939 la Seconde Guerre mondiale commence et von Rundstedt est appelé pour mener l’armée groupe sud pendant l’invasion de la Pologne. Pour l’attaque à l’ouest il supporte l’approche “blindés d’abord” de Manstein pour la conquête de la France. Pendant la bataille il fut placé en commande de sept divisions de panzers, trois divisions d’infanterie motorisée et 35 divisions ordinaires.
Le 14 mai 1940, les divisions blindées menées par Heinz Guderian avaient traversé la Meuse et avaient ouvert une large ouverture dans le front allié. Von Rundstedt avait des doutes sur la survie de ces unités sans support d’infanterie, et demanda une pause pour qu'elles les rattrapent. Hitler accepta et le bref délai fut suffisant pour que les troupes britanniques et quelques françaises s’échappent à Dunkerque.
Von Rundstedt fut promu maréchal le 19 juillet 1940 et prit part à la planification de l’opération Sealion. Quand l’invasion fut annulée, il prit le contrôle des forces d’occupation et eut la responsabilité de développer les défenses côtières dans les Pays-Bas, Belgique et France.
En juin 1941 von Rundstedt prit part dans l’opération Barbarossa comme commandant du groupe d’armée sud, où il mena 52 divisions d’infanterie et 5 divisions panzer dans l’Union soviétique. Au début sa progression fut lente, mais en septembre elles avaient capturé Kiev et fait 665 000 prisonniers. Ensuite elle alla vers l’est pour attaquer Kharkov et Rostov. Il s’opposa fortement à continuer l’avance pendant l’hiver et avertit Hitler de faire faire une pause, mais ses vues furent rejetées.
En novembre Rundstedt eut une attaque cardiaque, mais il refusa d’être hospitalisé et continua l’avance, atteignant Rostov le 21 novembre. Une contre-attaque força les Allemands à reculer. Quand Rundstedt demanda à organiser une retraite Hitler devint furieux et le remplaça par le général Walther von Reichenau.
Hitler rappela von Rundstedt au devoir en mars 1942 le plaçant à nouveau aux commandes dans l’ouest. Là il fit construire un système défensif connu comme le mur de l’Atlantique le long des 2.800 km de côtes. Après les débarquements du jour J en juin 1944 von Rundstedt pressa Hitler de négocier une paix avec les alliés. Hitler répondit en le remplaçant par le général Hans Günther von Kluge.
Comme résultat du complot du 20 juillet qui outragea Rundstedt, il accepta de joindre Guderian et Wilhelm Keitel dans la cour d’honneur de l’Armée qui expulsa des centaines d’officiers soupçonnés d’être opposés à Hitler. Cela les retira de la cour martiale et les livra à Roland Freisler. Beaucoup furent exécutés.
À la mi-août le front de von Kluge s’effondra et à nouveau von Rundstedt retrouva son poste de commandement à l’ouest. Il rallia les troupes juste à temps pour lutter contre l’opération Market Garden, gagnant la bataille. Il reçut l’ordre de reprendre Anvers, mais il échoua avec un rapport de forces disproportionné dans ce qui est nommé la bataille de Bastogne. Il fut démis de son commandement en mars 1945.
Rundstedt fut capturé par la 36e division d’infanterie des États-Unis le 1er mai 1945. Pendant qu’il était interrogé, il subit une crise cardiaque et fut conduit en Grande-Bretagne où il fut tenu en captivité. Il fut relâché en juillet 1948 et vécu à Hanovre jusqu’à sa mort.
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