Heinrich Himmler

himmler

Homme politique et Reichsführer-SS (Maréchal)

Munich - Allemagne, 7 octobre 1900 || Lünebourg - Allemagne, 23 mai 1945

Fils de professeur, filleul du prince Heinrich de Bavière, Heinrich Himmler a été élevé, selon les méthodes de l’époque, dans une famille catholique très pratiquante, qui ne plaisantait pas avec la morale et les convenances bourgeoises, et dans l’amour et le respect de la patrie allemande. Docile, affectueux, respectueux, il fit de solides études et se destina à la carrière d’officier. La Première Guerre mondiale n’interrompt pas ses études. Il doit attendre 1917 avant d’être admis à s’engager et fait ses classes dans le 11e régiment d’infanterie de Bavière; il suit ensuite un cours d’élève officier à Freising (Allemagne), puis un cours de canonnier à Bayreuth (Allemagne). Deux mois après il est démobilisé avant même son arrivée au front. Plus tard, il prétendra avoir conduit les hommes au combat pendant la Première Guerre mondiale. Himmler décide alors de se tourner vers l’agronomie. Après avoir travaillé dans une ferme-école aux environs d’Ingolstadt (Allemagne), il s’inscrit à l’université de Munich (Allemagne) pour poursuivre ses études d’agronomie et devient ingénieur à vingt et un ans.

Cette année-là, il rencontre le capitaine Röhm qui fait sur lui une grande impression et le convertit à ses vues politiques. En août 1923, il adhère au NSDAP. d’Adolf Hitler. En novembre, il participe au putsch de Munich (Allemagne) aux côtés de Röhm, mais il n’est pas poursuivi par la justice. C’est alors qu’il rencontre Gregor Strasser, qui le prend en qualité de secrétaire du Mouvement national-socialiste pour la liberté, qui remplace la NSDAP. interdite. En 1925, Himmler travaille pour Gregor Strasser en collaboration avec Joseph Goebbels. Cette même année, Himmler entre à la SS (sous le numéro matricule 168) que Hitler vient de fonder. Dès ce moment, Himmler va vouer à Hitler une admiration, une soumission et une fidélité qui ne se démentiront que dans les tout derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. «Henri le Fidèle» (der treue Heinrich ), comme l’appelle Hitler, est à la fois le confident des projets les plus secrets du Führer et son exécuteur des hautes œuvres, mais il n’appartiendra jamais au cercle de ses amis intimes.

Heinrich Himmler est doté d’une personnalité très difficile à saisir. Ceux qui l’ont connu de son vivant avaient peine, après l’avoir vu, à le décrire. Il y a autant de portraits de Himmler qu’il y a de témoignages: «Une application d’écolier borné, mais aussi quelque chose de méthodique comme peut l’être un automate» (Karl J. Burckhardt); «un bon maître d’école, certainement pas un chef» (général Walther Dornberger, «père des V1»): «froid, calculateur, avide de pouvoir, mauvais génie de Hitler, l’individu le plus dénué de scrupules du IIIe Reich» (général Friedrich Hossbach); «jamais je n’ai pu accrocher son regard toujours fuyant et clignant derrière son pince-nez» (Alfred Rosenberg); «cet homme n’avait rien de diabolique. Courtois, non dépourvu d’humour, il aimait à jeter de temps à autre un mot d’esprit pour détendre l’atmosphère» (comte Bernadotte).

Himmler monte rapidement dans la hiérarchie de la NSDAP : gauleiter en Basse-Bavière (1925), gauleiter en Bavière et en pays souabe (1926), directeur des services de propagande du Reich (1926). Le 6 janvier 1929, Adolf Hitler lui confie la SS dont il devient Reichsführer. Il va en faire le terrible Ordre noir avec sa police politique (Gestapo), son service de renseignements, son organisation de camps de concentration, son service pour la race et la colonisation, son armée (la Waffen SS) et son parti dans le parti (l’Allgemeine SS, la SS générale), etc.

Capable de fournir un immense travail, mais comme un automate routinier, son fanatisme, d’apparence glacée, est profond, tumultueux et sincère. Il croit fermement à ce qu’il dit et ne recule devant aucun crime pour réaliser les objectifs que lui fixe son Führer. Tout au long de l’histoire du IIIe Reich, son nom apparaît souillé de tortures, de sang et de férocité. Chef suprême de toutes les polices en 1938, il devient ministre de l’Intérieur en novembre 1943. Il fait régner la terreur non seulement en Allemagne mais dans toute l’Europe occupée. Après l’attentat manqué contre Hitler le 20 juillet 1944, il reçoit le commandement de toutes les forces armées de l’intérieur.

Le 23 avril 1945, il rencontre le comte Bernadotte à Lubeck (Allemagne) et lui annonce que, Hitler étant sur le point de mourir, il prend le pouvoir et se tient prêt à négocier la capitulation de l’Allemagne. Hitler, l’ayant appris, révoque Himmler qui gagne le Schleswig où il sera arrêté par les Anglais. Son suicide lui permet d’échapper au jugement du Tribunal militaire international de Nuremberg.

Source : © Encyclopédie Universalis 2003